Boom des ventes : les robots tondeuses séduisent les Français comme jamais

Le marché des robots tondeuses accélère en France. Selon des données NielsenIQ-GFK, les ventes ont gagné 20 % en valeur et en volume en 2024. Elles progressent plus vite que les ventes globales de tondeuses (+15 %). Dans le détail, elles font mieux que les thermiques, sur batterie et auto-tractées.
Toujours selon le cabinet d’analyses, les robots tondeuses représentent désormais 20,6 % et se rapprochent des thermiques (23,2 %). Mais elles restent encore loin des auto-portées qui représentent 39,9 % du marché en 2024.

Un marché français à 175 millions

Concrètement, il s’est vendu en France 112 603 robots tondeuses et le marché représente 174,4 millions d’euros, toujours selon des données NielsenIQ-GFK récupérées par Labo Maison.

« Le marché des tondeuses robots poursuit sa croissance, en s’ouvrant à des consommateurs de plus petits jardins (avec des machines plus petites et moins chères) et en rendant plus faciles l’installation et le paramétrage du terrain (sans fil périmétrique). Les marques ne s’y trompent pas, de plus en plus nombreuses et proposant des gammes de plus en plus larges. Même intérêt du côté des distributeurs : d’un produit initialement vendu chez les spécialistes du jardin, puis du bricolage, certains hypermarchés s’y sont mis, et désormais on peut aussi acheter une tondeuse robot chez les spécialistes de l’électroménager », explique Guillaume Mulleret, expert du cabinet d’analyse.

Une démocratisation du marché des robots tondeuses

Et il suffit de voir le succès rencontré par les tondeuses Lidl à petits prix pour s’en rendre compte. Ce n’est plus du luxe de s’offrir pareil appareil. L’enseigne de la grande distribution a proposé récemment en ligne et en magasins deux modèles, le Parkside City PAMRC 250 A1, destiné aux petits jardins jusqu’à 250 m², et le Parkside Smart PAMRS 1000 A1, capable de couvrir jusqu’à 1000 m². Deux références accessibles, commercialisées respectivement à 199 € et 419 €, qui visent à démocratiser l’automatisation de la tonte.

Et cette démocratisation s’explique notamment par l’arrivée de nombreuses marques chinoises : Mammotion, Dreame, Ecovacs, Mova… Et toutes ces marques viennent bousculer des acteurs historiques comme Husqvarna, l’inventeur du robot tondeuse, mais aussi Gardena ou Bosch.

Comme l’explique Nicolas Foccacieli, responsable de la distribution chez Ecovacs France, « il y a une grosses entrée de nouveaux arrivants chinois. Ils ne ciblent pas le marché domestique. Ils visent l’Europe où il y a une grosse appétence », pour ce genre de produit.

Des technologies de pointe qui facilitent l’usage

Cette démocratisation passe aussi par des technologies qui rendent ces appareils plus simples à installer. Avant il n’y avait que le fil périmétrique pour délimiter un terrain. « Le filaire était la seule techno disponible. Maintenant on remplace le fil physique par du virtuel », explique Nicolas Foccacieli. Cela passe notamment par le GPS, le RTK mais aussi le LiDAR, des technologies de pointe qui rendent les robots tondeuses plus efficaces dans leur navigation tout en étant plus simple à l’installation. La grande nouveauté, c’est le plug and play qui facilitent l’installation.

Les différents canaux de distribution du marché des robots tondeuses

Plusieurs canaux de distribution permettent de se procurer ces produits. On a tout d’abord internet et les grandes surfaces de bricolage (GSB) comme Leroy Merlin, Bricorama, Castorama… Cela concerne avant tout des ventes très portées sur le volume. Le panier moyen tourne autour de 500-600 euros. Les magasins d’équipementiers constituent un autre canal très puissant. Ils réalisent quant à eux un chiffre d’affaires énorme mais avec un volume plus petit. Le panier moyen tourne à 3000-4000 euros.

« Le marché français les motoristes affiche un panier moyen à 4000 €. Il représente 65 % de la valeur du marché. La GSB représente quant à elle 20 % de la valeur mais 50 % du volume en offline », précise Nicolas Foccacieli.

15 millions de jardins en France

Une marque comme Husqvarna s’appuie prioritairement sur les réseaux spécialistes, les revendeurs de produits de motoculture et son site internet. La marque suédoise mise sur le conseil et l’expérience client. Et elle ne voit pas forcément la concurrence chinoise comme une menace. « La concurrence est un stimulant. Nous sommes très sereins. Le consommateur n’est pas dupe », déclare Sébastien Fernet, directeur marketing de la marque dans l’hexagone. Et pour cause…

Avec des chiffres de croissance à deux chiffres, le marché s’annonce porteur dans les années à venir. « Nous ne sommes pas encore sur un marché mature. Ce n’est pas encore un marché de renouvellement », explique-t-il. Et avec 15 millions de jardins en France, avec une superficie moyenne de 500 m2, le terrain de jeu pour les fabricants s’annonce effectivement très juteux.