Test Mammotion Yuka Mini 600 : le petit frère des Luba est un bon robot tondeuse, mais…

Entreprise chinoise créée en 2022, Mammotion avait révolutionné la tonte des pelouses en dévoilant la même année son robot-tondeuse Luba, l’un des premiers modèles à se passer de fil périmétrique et le premier à adopter une forme distinctive, proche de celle d’un buggy radiocommandé, pour passer partout grâce à ses quatre roues motrices.
Trois ans plus tard, Mammotion commercialise un modèle de forme plus conventionnelle, à deux roues motrices, et conçu pour les petits jardins urbains, le Yuka Mini. Ce robot-tondeuse se décline en deux versions : 800 m² et 600 m². C’est cette dernière version que nous testons ici ; un “petit” robot (52,5 x 41,3 x 28,1 cm) qui pèse tout de même 10 kg et qui se déplace grâce à sa caméra, son GPS et une antenne RTK.

Installation : une mise en place facile et rapide

Le déballage du Yuka Mini 600 impressionne d’abord par le contenu de sa boîte, par la qualité des matériaux et par les accessoires fournis. Tout est là pour installer le robot, même les chevilles métalliques pour fixer (de façon optionnelle) l’antenne RTK sur un mur. Tout a aussi été pensé pour faciliter l’installation, à commencer par une grande affiche qui présente clairement les grandes étapes de l’installation. Le robot s’installe en moins d’une demi-heure en suivant les schémas que l’on aura pris soin d’analyser au préalable.

Et pour faciliter le positionnement de la base du robot dans le jardin, Mammotion a prévu deux modes d’installation de l’antenne RTK associée : soit en la connectant directement à la base du robot et en la positionnant à portée de câble, soit en la connectant sans fil, via une alimentation. Il faudra alors la placer à proximité d’une prise secteur, que ce soit sur son mât planté dans le sol ou fixé à un mur (maison, clôture…), toujours avec une bonne visibilité sur le ciel.

Comme le veut la tradition des robots-tondeuses, une fois la base installée et le robot positionné dessus, il ne reste qu’à télécharger l’application Mammotion grâce à un QR Code présent sur la notice et à associer le Yuka Mini 600 à celle-ci. La connexion à un réseau Wi-Fi n’est pas obligatoire en raison de la présence d’une SIM 4G dans le robot, mais elle permet de faciliter la commande à distance du robot, sans avoir à passer à portée de Bluetooth, ou encore de faire les mises à jour logicielles. En outre, cette puce 4G n’est active que pendant 1 an, après quoi elle demande un abonnement optionnel (49,90 €/an) pour continuer à garantir certaines fonctions (surveillance du jardin sans Wi-Fi, protection contre le vol…).

Une fois le robot et l’appli appairés, il ne reste qu’à délimiter les bordures des zones à tondre avant de passer à la tonte proprement dite. Cette délimitation peut être réalisée manuellement en guidant le Yuka Mini 600 avec l’appli, ou automatiquement, en laissant le robot-tondeuse détecter les bordures grâce à sa caméra. Dans notre cas, l’opération n’a pas été couronnée de succès en raison des bordures un peu brutes à certains endroits de notre jardin de test. Cette détection automatique nécessite des bordures proprement délimitées.
L’installation et le premier contact avec l’application permettent de relever quelques approximations de traduction et une organisation pas forcément ergonomiques des différents menus et paramètres. Rien de rédhibitoire cependant, et l’on finit par s’y habituer à la longue. De toute façon, une fois la programmation de tonte réalisée et les paramétrages définis, il n’y aura plus à trifouiller trop souvent dans l’application.

Navigation : tonte en quadrillage

Lors de notre essai, nous avons soumis le Yuka Mini 600 à une série de tests d’évitements d’obstacles (un balai, une balle de tennis, un petit ballon de basket, une chaise et une peluche qui simule un petit animal de type hérisson. Chaque obstacle a été évité et contourné avec brio, sauf la balle de tennis qui est passée dessous, comme lors du test de l’Ecovacs Goat A1600 RTK. Il est possible de régler la sensibilité de détection des obstacles, et même de la désactiver. Dans ce dernier cas, lorsque le robot rencontre un obstacle, il est censé le « percuter délicatement puis le contourner ». En pratique, il le percute assez sèchement (à pleine vitesse) et s’acharne quelques secondes avant d’essayer de le contourner. On est loin de la délicatesse promise.

Pour le reste, la navigation est parfaite, avec un robot qui couvre bien toute la surface de tonte… et même le double de la surface de tonte ! Allez savoir pourquoi, Mammotion a pris le parti d’imposer une tonte en “quadrillage” (ou croisée) sur ce Yuka Mini 600. C’est-à-dire qu’il réalise une tonte complète de la pelouse dans un sens, avant de poursuivre sa tonte en parcourant de nouveau toute la pelouse, cette fois sur des trajectoires perpendiculaires à celles de la première passe. Ce choix, non débrayable, double le temps de tonte — un choix étrange, quand on sait que les robots-tondeuses concurrents changent de sens chaque semaine ou après chaque tonte. Le robot-tondeuse termine ensuite son travail par une coupe des bordures. Attention, en cas de présence d’un muret ou d’un obstacle le long de la bordure, le robot ne coupera pas une bande d’environ 12 cm en raison de la position centrale du disque de coupe.

Notez qu’il est possible de dessiner des motifs sur la pelouse. L’appli permet de positionner sur la carte un dessin simpliste (parmi un nombre prédéfini : étoile, ballon de foot, de rugby, cercle, etc.) où la tondeuse ne passera pas. L’effet est amusant, mais il n’est pas possible d’ajouter ses propres motifs.
Autre mode “amusant”, la vue FPV (First Person View) permet d’observer le jardin depuis la caméra embarquée. Ce mode nécessite cependant une bonne connexion au réseau pour être utilisable.

Enfin, nous faisons subir au robot un blind test de son antenne RTK. Entendez par là que nous inhibons l’antenne de la base avec un « No GPS Device » (en fait, nous posons une casserole sur l’antenne) pour voir comment se comporte le robot sans signal de sa base. Dans ce cas, le Yuka Mini 600 continue à tondre pendant 3 à 4 minutes avant de s’arrêter pour signaler un signal GPS faible.

Tonte : c’est long… très long…

Contrepartie de la belle tonte croisée évoquée plus haut, le Yuka Mini 600 est très lent à tondre. Il ne se déplace déjà pas très vite, mais il inflige une double peine lorsqu’il attaque sa deuxième passe de façon croisée. Il nous a ainsi fallu un peu plus de 11 heures pour tondre complètement une zone de gazon de 248 m² (en comptant les arrêts pour la recharge). Charge déduite, la vitesse de tonte avoisine les 78 m²/h (qu’il faudra parcourir deux fois !), ce qui n’est vraiment pas rapide. Certes, ce n’est pas bien gênant, mais il vaut mieux en être conscient, surtout quand on veut passer beaucoup de temps dans son jardin sans voir le robot nous tourner autour. Pour atteindre les 600 m² maximum promis par Mammotion, il faudra donc faire travailler le Yuka Mini 600 une bonne partie de la semaine.

Il existe bien un réglage pour régler la vitesse maximale du robot, mais il ne s’applique qu’en mode manuel. Sur une tonte automatique, la vitesse s’adapte elle aussi de façon automatique.
Quant au réglage de hauteur de coupe, il s’effectue de façon manuelle via la grosse molette située sur le châssis. Malheureusement, sa plage de réglage est assez étroite (2 à 6 cm), avec une limite haute pas assez haute à notre goût. Certains jardiniers aiment laisser la pelouse à 7 ou 8 cm durant l’été, pour réduire l’arrosage et éviter de faire souffrir le gazon.

Autre point faible : nous avons remarqué que les roues avaient parfois du mal à accrocher la pelouse, sans doute à cause des trop larges crampons qui ne peuvent pas assez s’enfoncer dans le tapis. Ajoutez à cela une pente bien raide, et le Yuka Mini 600 ne grimpera pas les 45 % promis par Mammotion.

Entretien : nettoyage facile et rapide

Avec son carter bien lisse et sans angles saillants, le dessous de ce robot-tondeuse se nettoie très facilement d’un simple coup de jet d’eau occasionnel. Il est même livré avec un pinceau de nettoyage qui permet de se débarrasser des brins d’herbe coincés dans les recoins (quand on vous disait que Mammotion avait pensé à tout dans le carton).
Comme pour tous les robots du marché, il est évidemment interdit de le nettoyer avec un nettoyeur haute pression.

Niveau sonore : un disque de coupe audible

Si le niveau sonore du Yuka Mini 600 se situe dans la moyenne (environ 57 dB en moyenne), la fréquence sonore du bruit du disque de coupe est un peu plus audible que la moyenne. Il reste toutefois suffisamment discret pour fonctionner en permanence dans un jardin.

Autonomie : pénalisée par la tonte croisée

Certes, Mammotion destine son Yuka Mini 600 à des pelouses jusqu’à 600 m². Mais, comme nous l’évoquions plus haut, sa tonte obligatoirement croisée lui fait parcourir le double de surface de la pelouse. Il passe donc souvent par la case recharge ; tous les 95 à 100 m² environ, sur un terrain avec 4 ou 5 arbres, mais n’oubliez pas qu’il tondra deux fois chaque zone. D’ailleurs, sur la cartographie d’avancement, on voit bien qu’une fois que le robot a parcouru la moitié de la zone à tondre, il indique un état d’avancement de seulement 25 % au lieu de 50 %. Cela peut surprendre au début. C’est pourquoi, comme nous le disions plus haut, il lui a fallu plus de 11 h pour tondre complètement notre zone de près de 250 m².
En dehors de cela, il lui faut environ 48 min lors de chaque pause, le temps de repasser de 15% de batterie (niveau de retour) à 80 % (niveau de redémarrage de la tonte).