Les prix du café s’emballent : boire une tasse deviendra-t-il un luxe ?

Le café, longtemps considéré comme un produit du quotidien, est désormais rattrapé par une inflation durable. La hausse continue des cours de l’arabica et du robusta se répercute de plus en plus clairement sur les prix au kilo en supermarché. Après avoir analysé cette tendance de fond sur Labo Maison, notamment à travers l’évolution des matières premières, une enquête récente de la rédaction de Que Choisir confirme l’ampleur du phénomène côté consommateurs, avec une augmentation marquée des prix en rayon sur un an, alors même que l’inflation alimentaire reste globalement contenue.

Une hausse de plus de 18 % en un an, selon Que Choisir

D’après les relevés effectués par la rédaction de Que Choisir, les prix de 52 références de café — en grain, moulu, en dosette ou en capsule — ont été analysés sur les drives des principales enseignes, le 20 novembre dernier. Conclusion : le prix du café a progressé de plus de 18 % en moyenne en un an.

Café En Grains 100% Arabica Naturela – Le Paquet De 500gà partir de 8,53 € chez amazon.frCette hausse est particulièrement marquée pour les cafés moulus et en grain, dont les prix ont augmenté de 26 %, alors que les capsules et dosettes sont relativement moins touchées. Une différence qui s’explique par la part plus importante de la matière première dans le prix final des cafés vendus en vrac, par opposition aux formats fortement transformés. Sur deux ans, la hausse atteint 23 %, signe que le phénomène s’inscrit dans la durée.

Boire un café ne devient pas encore un luxe au sens strict, mais cette hausse durable change la donne pour les consommateurs réguliers. À mesure que le prix au kilo progresse, le coût de chaque tasse devient un critère central, notamment pour ceux qui consomment plusieurs cafés par jour.

Delonghi Magnifica Evoà partir de 349,00 € chez amazon.fr

Dans ce contexte inflationniste, le choix du type de machine prend une importance croissante pour les consommateurs. Les modèles équipés d’un broyeur permettent par exemple d’acheter du café en grain, souvent moins cher au kilo. C’est un point régulièrement analysé dans le comparatif 2025 des machines à café à grain automatiques de Labo Maison, qui passe en revue l’ensemble des modèles testés.

À lire également : Notre sélection des meilleures machines à café à grain automatiques à moins de 400 €

Capsules, grain, moulu : des écarts de prix considérables

Toujours selon Que Choisir, le prix moyen du café atteint désormais 31 €/kg, mais les différences entre formats sont très marquées. Les cafés en grain ou moulus restent les plus abordables, autour de 20 €/kg, tandis que les capsules peuvent atteindre près de 60 €/kg.

Ninja Luxe Café Premier ES601EUà partir de 429,99 € chez Ninja Kitchen

Ces écarts conduisent certains consommateurs à se tourner vers des solutions plus classiques, comme les cafetières percolateur, compatibles avec du café moulu standard. Une option souvent perçue comme plus économique sur la durée, et que la rédaction analyse dans son comparatif 2025 des cafetières percolateur.

À lire également : Café : ami ou ennemi de votre santé ? Le verdict des experts

Des marchés mondiaux sous forte tension

Cette inflation en rayon est la conséquence directe de la flambée des cours du café brut sur les marchés internationaux. Toujours selon les données relayées par Que Choisir, le prix du café a doublé en un an. La livre de café, qui se négociait à un peu moins de 2 dollars début 2024, a fortement progressé à partir de l’automne, avant d’évoluer entre 3 et 4 dollars tout au long de l’année 2025.

Cette envolée s’explique notamment par les difficultés rencontrées dans les principaux pays producteurs. Le Brésil et le Vietnam, qui représentent à eux deux plus de la moitié de la production mondiale, ont été frappés par une succession d’événements climatiques extrêmes — sécheresses, inondations, gels — affectant leurs récoltes. Si l’approvisionnement mondial n’est pas encore menacé, ces perturbations ont suffi à inquiéter les marchés et à alimenter la spéculation.

Parallèlement, la demande mondiale de café continue de croître, portée par l’augmentation de la population et par l’évolution des habitudes de consommation, notamment en Chine et en Inde, où le café gagne progressivement du terrain face au thé.

Arabica, robusta : une mutation en cours

À plus long terme, cette tension sur les prix pourrait devenir structurelle. Le réchauffement climatique réduit progressivement les zones propices à la culture de l’arabica, variété plus fragile et plus exigeante. À l’inverse, le robusta, plus résistant et cultivé à plus basse altitude, devrait occuper une place croissante dans les années à venir.

Moins aromatique et plus amer, le robusta reste cependant moins apprécié par les consommateurs français. Pour s’adapter, les torréfacteurs font évoluer leurs recettes et leur communication, avec une montée en puissance des mélanges arabica–robusta et la mise en avant du « café goût italien ».

Philips L’Or Barista Sublimeà partir de 59,98 € chez ElectroDepot

Cette évolution concerne aussi les utilisateurs de machines à capsules, dont le coût au kilo reste le plus élevé. La question du prix réel à l’usage est d’ailleurs détaillée dans le comparatif 2025 des cafetières à capsules et dosettes publié par Labo Maison.

Le commerce équitable, moins touché par la flambée

L’enquête de Que Choisir s’est également penchée sur les cafés labellisés Commerce équitable. Parmi les 52 références étudiées, 15 appartiennent à cette catégorie. Si leurs prix ont eux aussi augmenté, la hausse est plus contenue : +20 % en moyenne, contre +26 % pour les cafés conventionnels en grain ou moulus.

Ces produits restent néanmoins environ 17 % plus chers, soit un écart moyen de 3 €/kg, souvent lié à la présence simultanée d’un label bio. Il est toutefois possible de trouver des références à des tarifs plus accessibles. La marque Ethiquable, par exemple, propose des cafés bio et équitables autour de 19 €/kg, limitant l’impact de l’inflation tout en garantissant une meilleure rémunération des producteurs.