Roborock Saros Z70 : nous avons testé le bras robotisé pour attraper les objets en conditions réelles

Par Pierre-Jean Alzieu

Mis à jour le 22/05/2025 à 15:06

Avec le Saros Z70, Roborock tente de franchir une nouvelle étape dans l'automatisation du ménage. Ce robot aspirateur est le premier du marché à intégrer un bras articulé capable de déplacer de petits objets pour nettoyer en dessous, voire les ranger. Une innovation ambitieuse, qui séduit sur le papier… mais reste encore largement perfectible en pratique. En attendant notre test complet, nous avons pu essayer cette fonctionnalité inédite en conditions réelles.

Si les robots aspirateurs les plus récents savent désormais aspirer, laver, se vider ou remplir automatiquement, le Roborock Saros Z70 va plus loin. Il tente de s’attaquer à l’un des derniers obstacles à une automatisation complète du ménage : les objets oubliés au sol. Grâce à son bras articulé, il promet non seulement de les déplacer pour nettoyer en dessous, mais aussi de les ranger dans des zones spécifiées de la maison. Nous avons pu essayer cette fonctionnalité inédite en conditions réelles.

Un bras robotisé intégré, discret et impressionnant

Roborock Saros Z70 avec bras articulé déployé dans un salon
Le Roborock Saros Z70 peut déployer son bras articulé pour déplacer les objets au sol. © Labo Maison

Visuellement, rien ne distingue le Roborock Saros Z70 des autres aspirateurs robots de la gamme, si ce n’est une légère ouverture fumée sur son capot. C’est là que se cache le bras articulé, replié dans un compartiment dédié. L’intégration est exemplaire : malgré ce système inédit, le robot conserve une hauteur de seulement 8 cm, ce qui lui permet de continuer à passer sous la majorité des meubles.

Pince du Roborock Saros Z70 avec caméra intégrée pour la détection des objets.
Une caméra est intégrée sous la pince du bras articulé pour guider la saisie des objets. © Labo Maison

Le bras lui-même mesure environ 30 cm et se compose de trois articulations : une pour le rangement, deux pour ajuster la hauteur et la portée. À son extrémité, une pince motorisée peut être orientée pour mieux saisir les objets. Une seconde caméra, installée sous la pince, vient compléter le système de vision embarqué pour affiner la détection et la précision des mouvements.

Deux zones de rangement à configurer

Zones de rangement configurables dans l’application Roborock pour le Saros Z70
Deux zones doivent être définies dans l’application : une pour les chaussures et une autre pour les petits objets. © Labo Maison

Pour que le robot puisse ranger ce qu’il déplace, il faut d’abord activer la fonctionnalité dans l’application Roborock. Deux zones doivent ensuite être définies sur la carte de la maison :

  • Une zone de type « chaussures », souvent située à l’entrée ;
  • Une zone panier, qui correspond au bac en carton fourni avec le robot.
Étapes du Roborock Saros Z70 pour saisir un chausson avec son bras robotisé
Le robot suit plusieurs étapes pour repositionner son bras, saisir l’objet et le déplacer. © Labo Maison

Selon la nature des objets détectés, le Saros Z70 les déplacera dans l’un ou l’autre de ces emplacements. Cette logique repose toutefois sur une liste restreinte d’objets “compatibles” : chaussons, boulettes de papier, chiffons, et éventuellement chaussettes… à condition qu’elles soient en boule.

Roborock Saros Z70 transportant un chausson vers la zone de rangement
Le robot peut déplacer un chausson détecté vers une zone définie sur la carte. © Labo Maison

Une reconnaissance encore trop restreinte

Le robot ne peut pas ramasser n’importe quoi. Non seulement le poids des objets doit être inférieur à 300 g, mais surtout, ceux-ci doivent figurer dans une base de données prédéfinie. Et cette base est encore très limitée. Dans nos essais, le robot n’a pas su ramasser une paire de chaussettes classiques posée à plat. Il identifie un objet au sol, mais ne tente même pas de les saisir : trop fines et trop proches du sol, elles sont tout simplement inaccessibles pour la pince. Il n’a réussi à en attraper que lorsqu’elles étaient en boule, une configuration rare dans un usage domestique. Lors des démonstrations au CES, Roborock utilisait d’ailleurs des chaussettes anormalement épaisses, bien plus que des modèles standards.

L’intelligence artificielle embarquée manque encore de souplesse, et l’utilisateur n’a pas la possibilité d’ajouter de nouveaux objets à la base manuellement. Le robot se contente alors de nettoyer autour — quand il ne se trompe pas.

Des erreurs de détection qui posent problème

Roborock Saros Z70 bloqué après avoir tenté de saisir une frange de tapis
Le robot peut confondre des éléments décoratifs avec des objets à déplacer, comme ici une frange de tapis. © Labo Maison

En conditions réelles, nous avons constaté plusieurs erreurs de détection gênantes. Sur notre tapis de test, le robot a confondu les franges avec un tissu à ramasser. Il a tenté de les saisir avec sa pince, ce qui a provoqué un blocage du bras. Il a fallu réinitialiser le système manuellement pour qu’il redémarre.

Autre exemple : un rideau tombant légèrement au sol a été perçu comme un objet abandonné. Là encore, le bras a tenté de le déplacer, sans succès, avant de se coincer. Le Saros Z70 ne sait pas détecter qu’il a saisi un mauvais objet, ni reconnaître un objet trop lourd. Aucune vérification de charge n’est effectuée, ce qui augmente le risque de blocage.

Lent et maladroit à la saisie

Même lorsqu’il identifie correctement un objet, le processus de manipulation par le bras articulé reste particulièrement long. Le robot commence par effectuer un cycle de nettoyage standard, durant lequel il repère les objets potentiellement déplaçables. Ce n’est que lorsqu’il revient nettoyer précisément la zone concernée qu’il tente de les attraper.

À ce moment-là, plusieurs étapes s’enchaînent : le robot se positionne, puis se repositionne parfois à plusieurs reprises pour ajuster l’angle d’approche. Il peut arriver qu’il recommence l’opération quatre ou cinq fois avant d’y renoncer faute d’un alignement adéquat. Ensuite, le bras se déploie, saisit l’objet et le soulève, avant que le robot ne se dirige vers la zone de rangement prédéfinie. L’ensemble de la séquence peut facilement dépasser deux minutes, notamment pour les objets proches de murs ou mal orientés.

Alors certes, ce délai peut sembler acceptable pour un robot censé fonctionner en notre absence, mais au vu du nombre très limité d’objets réellement compatibles, cela rend la fonctionnalité peu rentable dans un usage quotidien. Une amélioration bienvenue serait de pouvoir paramétrer un mode dans lequel le robot ferait d’abord un repérage et un rangement des objets, avant de commencer le nettoyage. Cela éviterait ces allers-retours chronophages et améliorerait son efficacité globale.

Un mode manuel pour contrôler le bras

Commande du bras robotisé du Saros Z70 via l’application Roborock
L’application permet de piloter manuellement le robot et de manipuler le bras à distance. © Labo Maison

Pour les plus curieux, Roborock propose un mode manuel dans son application. Il permet de déplacer le robot à distance et de piloter précisément le bras articulé, articulation par articulation ou via des mouvements directionnels. Une fonction plus ludique que pratique, qui rappelle les pinces des fêtes foraines. Saisir un objet à la main reste largement plus efficace.

Conclusion : une technologie fascinante, mais immature

Avec le Saros Z70, Roborock ouvre une voie inédite dans le monde des aspirateurs robots. L’intégration du bras articulé est une véritable prouesse d’ingénierie, aussi bien sur le plan mécanique que logiciel. Mais en l’état, la fonctionnalité reste davantage un démonstrateur technologique qu’une solution réellement utile au quotidien.

Détection trop restreinte, lenteur d’exécution, erreurs d’appréciation, risques de blocage… les limites sont encore nombreuses. Certes, le robot impressionne par son potentiel, mais son usage concret reste aujourd’hui très marginal. Connaissant Roborock, on peut s’attendre à ce que des mises à jour logicielles viennent enrichir la base d’objets compatibles, affiner les algorithmes de détection, et améliorer la précision des manipulations. Le bras devrait donc s’améliorer au fil du temps, même si cela ne suffira pas à transformer radicalement son utilité sans une réelle ouverture à de nouveaux types d’objets.

En attendant, le Saros Z70 reste un robot intrigant, dont nous continuerons à suivre de près l’évolution. Un test complet de ses performances générales sera prochainement publié sur LaboMaison.

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