Test – Roborock Saros 10R : l’aspirateur robot haut de gamme qui roule des patins

Arrivé en même temps que le Saros 10, le Saros 10R se présente comme la solution alternative proposée par Roborock pour satisfaire les partisans des deux camps. En effet, s’affrontent depuis des années, d’un côté ceux qui préfèrent les serpillères vibrantes et de l’autre, ceux qui ne jurent que par les patins rotatifs pour laver les sols. Au Saros 10 la première technique et au Saros 10R, que nous testons ici, de dompter la seconde. Outre le potentiel impact sur la qualité du lavage, ces deux méthodes influencent également la conception de la station d’accueil et donc son entretien. Enfin, le Saros 10R mise sur un système de navigation différent de son faux jumeau en se passant du LiDAR habituellement niché dans une tourelle. Voyons dans ce test si les choix opérés par Roborock se montrent judicieux.

Cartographie et navigation

Sitôt sorti de son carton et connecté au réseau Wi-Fi de la maison, le Saros 10R est prêt à partir en exploration. Pour dresser la carte du logis, il ne s’appuie pas sur un traditionnel LiDAR (télémètre laser) caché dans une tourelle sur le capot. Il n’en dispose tout simplement pas. À la place, Roborock a opté pour un système de navigation baptisé StarSight 2.0. Ici, un balayage de l’environnement en 3D s’effectue avec des lasers (invisibles à l’œil nu). C’est la technologie Tof (Time of Flight ou temps de vol en français) qui est mise à contribution.

Comme on peut le voir sur l’image ci-dessus (saisie à l’aide d’une caméra infrarouge), des faisceaux sont envoyés depuis l’avant et l’arrière du robot. Le temps que met la lumière à lui revenir lui permet de calculer sa position dans l’espace. À ce dispositif s’ajoute un capteur latéral pour détecter les bords et les objets près desquels il passe. Enfin, à l’avant, on retrouve une caméra RVB épaulée par de l’intelligence artificielle. Elle est capable de reconnaître 108 objets.

Elle est aussi en action pour identifier et prendre en photo les obstacles que le robot rencontre sur son chemin. Il est même possible d’organiser une patrouille pour rechercher les animaux domestiques dans la maison.

Cette débauche de technologie sert avant tout à donner au Saros 10R une taille de guêpe. Démuni de tourelle, il ne mesure que 7,98 cm d’épaisseur… comme son frère le Saros 10 à condition que celui-ci rétracte sa tourelle où se loge son LiDAR. Le but étant de se glisser facilement sous les meubles bas.

Globalement, nous n’avons pas jugé l’absence de LiDAR traditionnel contraignante. Le Saros 10R se déplace avec aisance et sans trop d’hésitation. Il tourne cependant sur lui-même après chaque pause pour recalculer sa position.

Il emprunte parfois aussi des trajectoires inattendues pour se rendre d’une pièce à l’autre (en longeant les murs par exemple). Mais il parvient toujours à destination sans encombre. Il contourne facilement les pieds de chaises et de tables et met un point d’honneur à effectuer un nettoyage (aspiration et lavage) au plus près.

Le Saros10R se débrouille enfin très bien pour franchir les seuils un peu hauts. Il s’en est même mieux sorti que le Saros 10 dans cet exercice pourtant équipé du même dispositif AdaptiLift qui lui permet de surélever son châssis pour franchir les seuils jusqu’à 4 cm.

Une carte précise

La carte établie se révèle très fidèle à la réalité. Le Saros 10R a parfaitement délimité les différentes pièces de l’appartement sans commettre d’erreur sur les positions des barres de seuil. Il a également reconnu les pièces visitées au point de les nommer seul. C’est un sans-faute. Au cas où, il reste bien sûr possible de redéfinir les pièces, de fusionner ou diviser des zones, d’interdire des accès, etc.

L’appli donne même la possibilité d’indiquer les meubles présents mais aussi les espaces réservés aux animaux de compagnie (panier, bac à litière, gamelle, etc.). Cette appli reste de loin la mieux fichue. Simple à comprendre et à appréhender, elle offre toute latitude pour contrôler le robot sans se prendre la tête. Une réussite.

Un évitement d’obstacles perfectible

Quant à l’évitement d’obstacle, le Saros 10R a su se montrer prudent avec notre balle en tournant tout autour et en maintenant une distance d’un centimètre. Il a également évité notre torchon jeté au sol ou encore notre étui d’écouteurs. Mais il s’est laissé avoir par le câble USB.

Après quelques tours d’hésitation, il a fini par rouler dessus et l’entortiller dans sa brosse principale. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer sa tâche comme si de rien n’était. Une petite vérification de l’encombrement du sol s’impose donc avant de le lancer à l’attaque du ménage.

Aspiration : un robot glouton

Comme le Saros 10, le Saros 10R est doté d’un moteur particulièrement puissant pouvant développer une force d’aspiration de 22 000 Pa. À cela s’ajoute le couple formé par la brosse principale anti-enchevêtrement DuoDivide et la brossette latérale extensible FlexiArm.

Sans grande surprise, les résultats de ce trio de choc sont sensiblement identiques à ceux offerts par le Saros 10. On retrouve donc une aspiration des plus efficaces sur sols durs. Rien ne lui résiste et, grâce à un bon contrôle de la vitesse de rotation de la brossette latérale, un seul passage avec le mode d’aspiration Normal, l’un des cinq proposés, suffit à rendre un sol propre. Cheveux, poils d’animaux, moutons et autres miettes ou grains de litière sont avalés en un clin d’œil. Notre seul regret : le robot ne déploie pas suffisamment souvent sa brossette latérale.

Il passe son temps à la rétracter. De fait, à l’approche des angles ou des coins, il ne se montre pas assez rapide pour la déployer et rate assez régulièrement une bonne trentaine de centimètres qu’il aurait pu atteindre en la gardant active. Autre phénomène regrettable : le Saros 10R n’utilise jamais cette brossette sur tapis et moquette. Le pourtour des pièces sur ce type de surface n’est donc pas forcément bien nettoyé.

Sur moquette justement, le Saros 10R fait parler les chevaux. Il n’a pas éprouvé de grandes difficultés à récupérer les cheveux et petits débris coincés dans les fibres. Deux passages restent toutefois recommandés pour obtenir un résultat impeccable. Notre tapis coco lui a donné du fil à retordre pour éliminer quelques peluches et poils de chats emprisonnés. Quatre passages avec une trajectoire serrée ont été nécessaires pour en venir à bout.

Une brosse DuoDivide au top

Pour éviter l’enchevêtrement des cheveux ou poils longs autour de sa brosse principale, Roborock s’appuie non pas sur un système de coupe mais sur sa propre technologie. Sa brosse DuoDivide est en réalité divisée en deux parties de taille égale qui laissent un jour entre elles. Les cheveux longs sont redirigés vers le centre et aspirés. C’est diablement efficace et limite l’entretien du robot.

Lavage des sols : un robot assidu le long des murs

Pas de serpillère VibraRise donc sur ce Saros 10R mais des patins rotatifs. Une technique largement répandue chez la concurrence et qui a souvent fait ses preuves lorsqu’elle est bien maîtrisée.

Et il n’y a pas de doute : Roborock maîtrise aussi très bien cette technique. Avec les tâches modérées comme les traces de pas, du soda, de la sauce ou du café fraichement renversés, le Saros 10R se montre impitoyable. Il laisse derrière lui un sol impeccable en un passage. Il sait par ailleurs relever sa brosse principale et sa brossette latérale pour ne pas les salir à l’approche d’un liquide renversé au sol.

Avec les tâches plus résistantes comme du rouge à lèvres ou du carbone, l’appareil rencontre un peu plus de difficultés. Deux voire trois passages sont nécessaires pour éliminer le plus gros mais sans en venir à bout. Mais c’est le lot de la grande majorité des aspirateurs robots.

Efficace le long des murs

Alors que le Saros 10 se contente d’un tout petit disque latéral pour atteindre les coins et longer les murs, le Saros 10R peut de son côté étendre l’un de ses patins rotatifs. Et le résultat se montre plus convaincant. Il n’hésite pas à le déployer et peut même passer de cette façon sous les portes. L’efficacité est indubitablement meilleure.

Entretien : une station simple à nettoyer

La station d’accueil du Saros 10R diffère quelque peu de celle du Saros 10. Son gabarit déjà montre une largeur légèrement inférieure mais une hauteur et une profondeur plus importante. L’élégance reste de mise avec la façade miroir mais contrairement à la station du Saros 10, les bacs d’eau sont directement visibles et accessibles. Ils ne sont pas recouverts d’un capot.

Les bacs d’eau justement, offrent une contenance généreuse (4L pour l’eau propre et 3,5 L pour l’eau sale) permettant de ne pas avoir à s’en occuper pendant au moins trois semaines si l’on se contente d’un lavage hebdomadaire.

Le ventre le station présente un sac à poussières d’une contenance de 2,5 L et un réservoir pour le détergent de 590 ml, facilement accessible. L’appareil dose lui-même la quantité à ajouter avant de partir laver les sols. Dommage toutefois que Roborock ne fournisse pas un petit flacon avec son robot.

Avec le système à patins rotatifs, c’est surtout la planche de lavage qui change par rapport au Saros 10. Ici, le plateau est amovible. Ce qui permet de le nettoyer facilement pour ôter les éventuels débris accumulés. Ce n’est pas le cas sur le Saros 10 où il faut démonter quelques éléments clipsés moins accessibles. Petit bonus : comme avec certains modèles du concurrent Dreame, il est possible d’ordonner un nettoyage automatique de la station.

La station entretient régulièrement le robot en offrant un lavage des serpillères à l’eau chauffée à 80°C et un séchage à air chaud à 55°C. L’opération est par défaut réglée pour durer 4 heures mais il est possible de rallonger ou raccourcir ce délai. Pratique pour ajuster le séchage selon la saison et la température ambiante.

On a donc affaire à une station élégante, bien pensée et qui s’occupe de tout ou presque pour limiter les manipulations. C’est tout ce qu’on attend d’un robot à ce niveau de prix.

Autonomie et bruit : un robot endurant et discret

Le Saros 10R se dote d’une batterie de la même capacité que son frangin le Saros 10 soit 6400 mAh. Et s’il emploie une méthode différente pour le lavage des sols, l’impact sur l’autonomie se révèle finalement assez insignifiant. Il est revenu à sa station après 175 minutes de labeur. C’est dix minutes seulement de moins que le Saros 10. Quant à la recharge, c’est là aussi très proche avec 2h30. S’il n’a pas fini sa tâche en cours avant de tomber en panne sèche, il la reprend sitôt après avoir repris des forces.

Côté bruit, c’est, là aussi, équivalent. Le Saros 10R sait travailler en restant discret avec 55 dB mesurés à un mètre de distance avec le mode d’aspiration normal. Le bruit grimpe à 63 dB lorsqu’il a besoin de puissance (sur les tapis) mais ça reste très raisonnable. Ce qui surprend en revanche, c’est le bruit produit par le patin extensible chaque fois que le robot s’en sert. Un petit couinement, très audible et pas forcément agréable. Et comme le Saros 10R passe son temps à le déployer et le rétracter, il peut devenir vite agaçant.