Comment réduire les microplastiques dans l’eau potable avec une méthode simple et efficace

Les microplastiques sont omniprésents dans notre environnement. Ils contaminent l’air que nous respirons, les sols, les nuages et même notre alimentation. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology, un individu ingèrerait et inhalerait jusqu’à 74 000 particules de microplastiques chaque année. L’eau en bouteille est particulièrement concernée, avec des concentrations bien plus élevées que prévu. Face à cette pollution invisible à l’œil nu, comment peut-on limiter notre exposition ?

Une méthode naturelle et efficace : l’ébullition de l’eau

Des chercheurs de l’université de Jinan, en Chine, ont découvert une solution simple et accessible à tous : faire bouillir l’eau. Leur étude, publiée en février 2024 dans la revue Environmental Science & Technology Letters, a analysé la concentration en microplastiques dans plusieurs échantillons d’eau avant et après ébullition. Les résultats sont édifiants : une simple ébullition de cinq minutes permettrait de réduire jusqu’à 80 % des microplastiques présents dans l’eau.

Comment cette technique fonctionne-t-elle ?

Le principe repose sur une réaction chimique naturelle. Lorsque l’eau contient des minéraux comme le calcium et le magnésium (eau dure), l’échauffement favorise la formation de carbonate de calcium sous forme solide. Ce processus emprisonne les particules de plastique, qui deviennent alors plus faciles à filtrer avec un simple filtre à café. Pour optimiser cette méthode, il est conseillé de :

1. Porter l’eau à ébullition pendant cinq minutes.
2. Laisser refroidir pendant 5 à 10 minutes afin de permettre aux particules de se déposer.
3. Filtrer l’eau à l’aide d’un filtre à café ou d’un tissu propre avant de la consommer.

Une solution imparfaite mais utile

Si cette méthode est prometteuse, mais elle n’est pas totalement infaillible. Son efficacité dépend fortement de la composition de l’eau : les eaux riches en minéraux réagiront mieux que celles faiblement minéralisées. De plus, cette technique ne permet pas d’éliminer tous les types de microplastiques ni les autres polluants chimiques potentiellement présents.

Une solution plus radicale : l’osmose inverse

Si l’ébullition permet de réduire une partie des microplastiques, une solution encore plus efficace existe : l’osmose inverse. Ce système de filtration repose sur une membrane semi-perméable capable d’éliminer jusqu’à 99 % des contaminants présents dans l’eau, y compris les microplastiques, les métaux lourds, les produits chimiques, les virus et les bactéries.

L’eau est soumise à une pression élevée qui force les molécules à traverser la membrane, retenant ainsi les impuretés et ne laissant passer que l’eau pure. Toutefois, ce processus élimine également les sels minéraux naturellement présents dans l’eau. Pour pallier cet effet, un système de reminéralisation est intégré afin d’apporter à l’eau les nutriments essentiels à l’organisme. Bien que plus coûteuse à l’installation, l’osmose inverse offre une solution durable et optimale pour obtenir une eau d’une grande pureté.

Réduire l’exposition aux microplastiques au quotidien

Outre la filtration de l’eau, plusieurs gestes permettent de limiter l’exposition aux microplastiques :

• Privilégier l’eau du robinet filtrée plutôt que l’eau en bouteille.
• Éviter les ustensiles en plastique et préférer le verre, l’acier inoxydable ou le silicone.
• Ne pas chauffer de récipients en plastique au micro-ondes ou au lave-vaisselle, car la chaleur favorise la libération de particules.
• Réduire l’usage des emballages en plastique et opter pour des alternatives plus durables.

Une prise de conscience essentielle

Bien que cette astuce permette de réduire significativement la présence de microplastiques dans l’eau, elle ne constitue pas une solution miracle. L’idéal reste de s’attaquer à la source du problème en limitant la production et l’utilisation du plastique. Sensibilisation et changement des habitudes de consommation sont des étapes cruciales pour réduire l’impact de cette pollution invisible sur notre santé et notre environnement.

Source : Ouest-France