L’Europe impose l’USB-C : voici les appareils concernés dès 2028

Par Pierre-Jean Alzieu

Mis à jour le 20/10/2025 à 10:23

Après les smartphones et ordinateurs portables, Bruxelles élargit la norme USB-C à une vaste gamme d’appareils domestiques et professionnels. Une révolution discrète, mais majeure, qui pourrait bientôt concerner votre cafetière, votre trottinette ou votre lampe de bureau.

Câble USB-C standard conforme à la future réglementation européenne.
Symbole de la nouvelle ère de la recharge universelle, le câble USB-C sera obligatoire pour la majorité des appareils rechargeables en Europe d’ici 2028. © denvit / PixaBay

Une nouvelle étape pour la standardisation européenne

Après avoir imposé l’USB-C à tous les smartphones vendus en Europe fin 2024, l’Union européenne poursuit sa marche vers la recharge universelle. Une nouvelle réglementation adoptée à Bruxelles en octobre 2025 prévoit d’étendre l’obligation à de nombreux appareils du quotidien : équipements électroménagers rechargeables, accessoires informatiques, objets connectés et même vélos électriques.

L’objectif affiché reste le même : réduire les déchets électroniques et simplifier la vie des consommateurs. Mais cette fois, le champ d’application s’élargit considérablement, tout en se précisant : seuls les appareils capables d’être rechargés par un câble filaire sont concernés. C’est ce que rappelle la Directive européenne 2022/2380, qui sert de base à cette extension attendue pour 2028.

En clair, les produits qui intègrent une batterie rechargeable devront adopter un port USB-C, tandis que les appareils branchés en permanence sur le secteur — comme les machines à café à grains, les fours encastrables ou les réfrigérateurs — ne seront pas concernés.

De l’aspirateur balais au vélo électrique : les nouveaux concernés

La formulation du texte est volontairement large. En pratique, elle inclut presque tous les appareils rechargeables via un câble. Voici quelques exemples évoqués par Bruxelles :

  • Petits appareils électroménagers portables : rasoirs, blenders sans fil, brosses à dents électriques, machines à café compactes sur batterie, aspirateurs balais sans fil, aspirateurs robots ;
  • Accessoires informatiques : claviers, souris, enceintes Bluetooth, lampes de bureau USB ;
  • Appareils connectés : montres, bracelets fitness, mini-caméras, détecteurs d’air, humidificateurs ;
  • Et bientôt peut-être… les vélos électriques et trottinettes, actuellement en cours d’évaluation pour une intégration dans un second temps.

En revanche, les appareils alimentés exclusivement par le courant secteur, sans batterie interne, ne sont pas concernés. Une machine à café automatique avec broyeur, par exemple, restera branchée en 230 V classique. Les exceptions explicitement prévues concernent aussi les équipements médicaux, les jouets pour très jeunes enfants, les appareils installés de manière fixe (thermostats, panneaux muraux) et bien entendu les chargeurs pour véhicules.

Fini les câbles soudés : une vraie victoire écologique

C’est sans doute la mesure la plus concrète pour les consommateurs : les câbles intégrés aux chargeurs seront interdits. Autrement dit, plus de bloc d’alimentation “jetable” quand le fil se tord ou casse. Seul le câble pourra être remplacé.

Une évolution à la fois écologique et économique. Aujourd’hui, un chargeur complet coûte souvent 20 à 40 euros, contre 5 à 10 euros pour un simple câble USB-C. Demain, il suffira d’en changer un seul élément. Résultat : moins de déchets, moins de plastique, et un pouvoir d’achat préservé.

Cette mesure touche directement les fabricants d’accessoires, souvent adeptes des câbles moulés et difficilement réparables. Elle devrait encourager une conception plus durable et une meilleure réparabilité des produits électroniques.

Le logo “Chargeur commun” arrive en Europe

Logo Chargeur commun Europe USB-C
Le pictogramme officiel que devront afficher tous les chargeurs conformes à la nouvelle réglementation européenne sur l’USB-C.

Autre nouveauté : l’introduction d’un logo officiel “Chargeur commun”, apposé sur les chargeurs conformes à la réglementation. Ce pictogramme garantira que le produit respecte les normes européennes de sécurité et d’efficacité énergétique.

Concrètement, il permettra d’identifier d’un coup d’œil :

  • la présence d’un port USB-C standard ;
  • la compatibilité avec la charge rapide Power Delivery (PD) ;
  • la présence d’un câble détachable ;
  • et la conformité avec les normes de sécurité électrique.

Fini la loterie des chargeurs ! Grâce à ce logo, les consommateurs sauront immédiatement si un chargeur est sûr, efficace et universel. C’est un peu le nouveau “label CE” des adaptateurs secteur.

Une efficacité énergétique renforcée

La réglementation ne se limite pas à la connectique. Elle impose aussi de nouveaux critères d’efficacité énergétique pour les alimentations externes (External Power Supplies, EPS) et les chargeurs sans fil.

Les blocs secteur devront :

  • consommer moins d’énergie en veille ;
  • afficher un rendement minimum ;
  • limiter les pertes en chaleur.

Les chargeurs sans fil, eux, devront réduire le gaspillage énergétique lié à l’induction, souvent supérieur à 20 %. Bruxelles espère ainsi économiser plusieurs térawattheures d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation d’une ville moyenne.

Ce que ça change pour les fabricants… et pour nous

Cette extension de la norme USB-C n’est pas qu’une contrainte réglementaire : elle modifie profondément la conception des produits électroniques. Les fabricants devront uniformiser leurs ports d’alimentation, adapter leurs circuits et abandonner les connecteurs propriétaires.

Pour le grand public, c’est une avancée considérable :

  • un seul chargeur pour plusieurs appareils ;
  • moins de câbles dans les tiroirs ;
  • une meilleure compatibilité entre marques.

C’est aussi la fin d’une époque pour certaines entreprises, comme Apple, qui avaient longtemps résisté avant d’adopter le connecteur universel. Mais le mouvement est désormais irréversible : l’USB-C devient la langue commune de l’électronique mondiale.

Et après ?

Cette mesure pourrait ouvrir la voie à de nouvelles applications : équipements de cuisine, outils portatifs, voire appareils de jardinage. L’USB-C n’est plus seulement un standard informatique, mais une norme énergétique capable d’alimenter jusqu’à 240 watts grâce au protocole Power Delivery.

De quoi envisager, à terme, la recharge universelle de petits appareils électroménagers — du blender de cuisine à la machine à café portable sur batterie.

Chez Labo Maison

En décembre 2024, nous expliquions déjà comment la première phase de cette réglementation allait transformer le marché :

L’USB-C devient obligatoire en France à partir du 28 décembre 2024 : ce qui change pour vous

Aujourd’hui, l’Europe franchit une nouvelle étape. Nous suivrons de près les premiers appareils concernés, ainsi que l’arrivée du logo “Chargeur commun” sur le marché. En attendant, retrouvez notre sélection des meilleurs chargeurs USB-C testés au Labo Maison pour préparer cette transition.

Sources : Directive 2022/2380 | Projet de règlement Ecodesign 2028 sur les alimentation externes (EPS)

>> Chargeur : Retrouvez tous nos tests et fiches produits dans notre comparatif 2025

Suivez toute l'actualité de Labo Maison sur Google Actualités.