Ecovacs : « le robot tondeuse n’est pas un produit magique ! »

Le marché des robots tondeuses peut avoir le sourire. Selon des données NielsenIQ-GFK, les ventes en France ont gagné 20 % en valeur et en volume en 2024. Et nous n’en sommes qu’au tout début. Nicolas Foccacieli, responsable de la distribution, fait le point pour Labo Maison.

Labo Maison – Comment se porte le marché des robots tondeuses ?

Nicolas Foccacieli – C’est un marché qui se caractérise par une grosse entrée des nouveaux arrivants chinois et qui apportent des innovations. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la Chine n’est pas un marché domestique pour eux. Les fabricants chinois visent l’Europe avant tout. Il y a une grosse appétence pour ces produits en Europe. C’est un marché très dynamique, avec beaucoup de marques qui vont encore apparaître dans les prochaines années. Puis il y aura un nettoyage. Vous trouvez également le géant du secteur, comme Husqvarna, mais qui est pénalisé par la lourdeur de sa structure face à de nouveaux acteurs plus agiles.

Où achète-t-on le plus des robots tondeuses ?

Les ventes sur internet et les grandes surfaces de bricolage (GSB) portent essentiellement sur le volume. Le panier moyen tourne autour de 500-600 euros. Et puis vous avez les motoristes et spécialistes des motocultures, qui font un chiffre d’affaires beaucoup plus important. Le panier moyen tourne autour de 3000 à 4000 euros, mais sur un volume plus petit. Ils représentent 65 % de la valeur du marché. La GSB représente quant à elle 20 % de la valeur mais 50 % du volume en offline.
Le motoriste était leader historiquement sur ce marché. Il propose avant tout du service. Mais cela change avec des produits plus faciles à installer.

Le Plug and Play annonce–t-il la fin du filaire ?

Les robots filaires sont plus complexes à installer mais ça fonctionne très bien. Et le positionnement prix n’est pas le même. Pour un petit jardin de 600 à 800 m2, un filaire peut suffire. Le filaire était la seule techno disponible avant. Maintenant on remplace le fil physique par du virtuel. Le filaire va être une porte d’entrée au virtuel. On investit 2-300 euros puis on monte en gamme. La grande nouveauté c’est effectivement le plug and play. Nous sommes sur des produits plus techniques. Les installations se font aussi plus facilement.

Comment choisir un robot tondeuse ?

Parmi les éléments à prendre en compte, il y a tout d’abord le terrain. Il faut avoir conscience de ce que le robot pourra faire ou non. Le deuxième point, c’est notre capacité à nous adapter au robot et aux technologies. Il vaut mieux être à l’aise. Vous avez le choix entre le filaire, le GPS/RTK, le LiDAR et les caméras. Il faut savoir par exemple que le RTK fonctionne bien dans 95 % des cas. Mais on peut avoir des pertes GPS dans certaines zones. Le robot tondeuse sans fil n’est pas forcément adapté à tous les jardins. Ce n’est pas un produit magique.Il y a enfin la question du budget. Tout dépend de ce que vous voulez en faire.

Quelles seront les prochaines innovations sur les robots tondeuses ?

Le traitement des bordures fait partie des priorités futures. Et il faut davantage faciliter l’installation de ces robots. ainsi que leur localisation, pour limiter les actions des clients. Et comme pour les aspirateurs robots, vous allez avoir une course aux caractéristiques techniques. C’est un marché très concurrentiel. On peut voir une course à la vitesse, à la gestion de l’inclinaison du terrain chez certains fabricants. Mais je ne suis pas sûr que ce soit la tendance.

Pour en savoir plus, lire : Robots tondeuses : explosion des ventes, les Français sous le charme