Test – Roborock Qrevo Curv 2 Pro : une évolution qui ne mérite pas vraiment sa mention Pro

Chez Roborock, les modèles de la famille Curv bénéficient d’un soin esthétique particulier. L’an passé, le Qrevo Curv avait fait sensation avec sa station toute en rondeur, ressemblant un peu à un igloo que l’on n’avait pas envie de cacher dans un coin sombre. Rebelote pour cette version 2 présentée lors de l’IFA à Berlin et qui porte de surcroit la mention « Pro ». Si le look très agréable à l’œil reste de mise, Roborock a procédé à une mise à jour technique de son robot, tirant profit des technologies étrennées sur ses modèles haut de gamme Saros. L’engin propose également un surcroit de puissance pour l’aspiration et d’une station autonome dont l’hygiène semble être la priorité. De quoi mériter ce fameux « Pro » dans son nom ? C’est ce que nous avons vérifié durant notre test.

Cartographie et navigation : un robot pas toujours attentif

Pour cette nouvelle version du Curv, Roborock a repris des techniques embarquées sur sa gamme Saros, notamment le modèle 10. Le Qrevo Curv 2 Pro se dote ainsi d’un LiDAR à 360° niché dans une tourelle rétractable. Cette astuce lui permet de se faufiler sous les meubles bas puisqu’il peut abaisser sa hauteur à 7,98 cm seulement.

À l’avant, on retrouve la traditionnelle caméra RVB épaulée par l’intelligence artificielle maison, Reactive AI. Le flanc droit se pare d’un capteur laser de proximité lui donnant la possibilité a priori de longer les câbles serpentant au sol.

Ainsi équipé, le Qrevo Curv 2 se déplace aisément dans la maison. Son tour de reconnaissance lui a permis de reconnaître et identifier presque chaque pièce et même une partie des meubles présents comme les lits, le canapé du salon, le meuble TV et même l’arbre à chat. Le découpage des pièces s’est avéré correct à une dizaine de centimètres près. Un bon travail.

Mais si la reconnaissance globale s’est déroulée sans accrocs, il en va autrement de la reconnaissance d’obstacles. Le système Reactive AI peut, selon la marque, reconnaître 200 objets. Durant notre test, il s’est avéré un peu décevant. Le câble USB a bien été identifié et très largement contourné (avec une marge de 20 cm), tout comme la chaussette. En revanche d’autres éléments comme la petite figurine, le bouchon de liège et l’étui d’écouteurs l’ont plus perturbé. Le premier a été identifié comme excrément d’animal domestique quand les autres ont bien été détectés mais ignorés.

Le robot les a poussés avant de leur rouler dessus au point de se plier à quelques acrobaties pour s’en débarrasser. Pour une raison inconnue, le Curv 2 Pro a par ailleurs tenté de se garer entre les pieds de notre porte-manteaux… jusqu’à se retrouver coincé. C’est la première fois que cela se produit.

Reste les seuils avec lesquels il se montre assez à l’aise grâce à son système AdaptiLift. Il est parvenu à se hisser sur son châssis pour franchir le pied de notre fauteuil traîneau haut de 2 cm sans trop de difficultés.

Aspiration : parmi les plus performants du moment

Un an s’est écoulé depuis la sortie du premier Qrevo Curv et les techniques ont évolué. L’appareil dispose à présent d’un moteur encore plus puissant affichant 25 000 Pa au compteur contre 18 500 Pa auparavant. Un gain de puissance qui se ressent. Le Curv de 2024 n’était déjà pas mauvais dans l’exercice d’aspiration, le Curv 2 Pro le surpasse.

Sur sols durs et tapis à poils ras, il s’est révélé extrêmement efficace. Poussière bien sûr, mais aussi cheveux et autres éléments plus gros comme les coquillettes crues, grains de litière et de riz, rien de lui résiste. À noter que pour les grosses particules qu’il repère, il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. De même lorsqu’il atteint une zone dédiées aux animaux domestiques (identifiée sur la carte). Résultat, il a, comme son prédécesseur, englouti la totalité des 50 g de riz répandus au sol. Les coins ne lui ont pas échappés non plus grâce à sa brossette latérale qui adapte sa vitesse de rotation selon les débris rencontrés. Un sans-faute.

Sur moquette à poils longs, le résultat est pas mal non plus avec 98 % des grains de riz récoltés. On remarque au passage que la brossette latérale demeure active sur ce type de surface, ce qui n’est pas le cas chez d’autres modèles de la marque comme les Saros par exemple. Et c’est tant mieux puisque les bords des murs profitent aussi d’un coup de propre, de même que les angles. Dommage que le robot prenne des virages trop larges et rate une dizaine de centimètre en reprenant sa trajectoire.

Côté bruit en revanche, la présence d’un moteur plus puissant ne passe pas inaperçu aux oreilles. De 55 dB en mode Normal, le ton monte à 62 dB en mode Maximum et 67 dB avec le boost sur tapis.

Lavage des sols : au top en mode manuel, moins bon en mode autonome

Ce n’est pas encore sur ce modèle que l’on pourra voir un rouleau serpillière à l’œuvre chez Roborock. Le Qrevo Curv 2 Pro se repose sur la traditionnelle technique des patins rotatifs dont l’un est extensible pour longer les murs et tenter d’atteindre les coins. Il peut aussi les laisser tranquillement à la station si on ne lui confie qu’une tâche d’aspiration.

Pour le lavage régulier des sols, le Curv 2 Pro fait parfaitement l’affaire. Un passage suffit généralement pour venir à bout des taches légères. Avec les taches plus incrustées, comme de la sauce tomate séchée, deux passages sont nécessaires pour un résultat qui n’est pas toujours impeccable. On peut se tourner alors vers le mode intelligent SmartPlan qui laisse le robot prendre la décision de la meilleure stratégie de lavage. Il revient alors automatiquement à la charge s’il détecte une zone encrassée. Mais ça ne fonctionne pas à tous les coups. S’il estime que le sol n’est pas très sale, il ira au plus vite malgré pourtant la présence de quelques traces récalcitrantes. C’est autant de temps perdu puisqu’il faut le lancer à nouveau en mode manuel cette fois pour obtenir un sol propre.

Quant au nettoyage des taches fraîches, il ne réussit pas à tenir tête aux modèles équipés de rouleau serpillère, bien plus efficaces dans cet exercice. Durant notre test, le robot a correctement identifié la présence de sauce liquide répandue sur le carrelage. Néanmoins, il a laissé sa brossette latérale tourner dedans. On aurait aimé qu’il puisse la rétracter pour éviter de la salir. Après un premier passage suivi d’un aller-retour à la station pour laver les patins, le robot et effectuer un second lavage, le robot a estimé que c’était suffisant. Mais malgré l’utilisation d’eau chaude collectée à la station, le sol était encore collant et pas vraiment propre. Dommage.

Notons enfin qu’avec le mode SmartPlan, le robot continue à laver sa serpillère et remplir son bac d’eau pour aller nettoyer une pièce recouverte de moquette et identifiée comme telle sur la carte. Un bug agaçant toujours non corrigé par Roborock.

Station d’accueil et entretien : un minimum de manipulation requises

Pour ce Qrevo Curv 2 Pro, Roborock a repris le look et le format de la station livrée avec le premier Curv l’an passé. On profite ainsi toujours d’une base en forme de dôme, relativement compacte avec ses 45 cm de côté et démunie de rampe d’accès. Un élément généralement peu élégant et qui ajoute à l’espace nécessaire au robot pour rejoindre sa base. Si à l’extérieur rien ne change, Roborock a néanmoins revu quelques points techniques. La station permet à présent de laver les serpillères à l’eau chauffée à 100°C contre 75°C précédemment. De quoi éliminer les traces de gras et une bonne parties des bactéries. Le séchage s’effectue ensuite à air chaud à 55°C. De fait, après plusieurs jours d’usage intensif du robot à lui faire laver des sols vraiment pas propres, les serpillères étaient comme neuves.

Autre nouveauté, le sac à poussière profite d’une petite soufflerie à air ambiant pour sécher les éventuels débris humides qui peuvent s’y trouver.

Enfin, la planche de lavage est désormais amovible pour un entretien plus simple. Un coup de chiffon suffit à la débarrasser des déchets qui peuvent s’y accumuler. Une opération à effectuer rarement toutefois puisque, depuis l’appli, il est possible de déclencher un lavage de cette planche.

On remarque cependant l’absence regrettable d’un bac dédié au détergent. Il faut donc en ajouter soi-même dans le bac d’eau propre. Un faux-pas dans cette gamme de prix.

Quant au robot, nous n’avons pas grand-chose à lui reprocher. La brosse principale DuoDivide, divisée en deux parties, reste toujours efficace pour éviter l’enchevêtrement des cheveux longs. Idem pour la brossette latérale qui, pendant nos tests, n’a jamais souffert du moindre cheveux entortillé. Il nous a seulement fallu la nettoyer à la main à plusieurs reprises après des phases de lavage du sol, tout engluée de liquide peu ragoutant qu’elle était.

Application et contrôle : un modèle de référence

L’application de Roborock demeure une référence en la matière. À la fois simple, claire et intuitive, elle laisse tout le loisir de piloter le robot très facilement ou de se plonger dans les réglages pour affiner son comportement. La gestion de la carte du logement se révèle très aisée avec la possibilité d’ajuster les séparations des pièces ou d’ajouter des meubles, notamment les zones pour animaux domestiques comme les bacs à litière, gamelle ou coussins de manière à inciter le robot à se montrer plus soigneux.

Il est aussi possible de régler le comportement que le robot doit adopter envers les tapis, de lui faire prendre des photos des obstacles rencontrés comme des animaux, de le faire partir en vadrouille pour surveiller la maison en votre absence, etc. C’est agréable, bien expliqué et sans menus à rallonge. Il est juste regrettable que l’on ne puisse intervenir d’aucune façon sur le mode SmartPlan, histoire de le rendre plus pertinent.