Test – iRobot Roomba Plus 405 Combo : un aspirateur robot trop mal épaulé pour être efficace

Présents sur les étals depuis plus de 20 ans, les robots Roomba restent pour de nombreux utilisateurs une référence. Seulement voilà. Cela fait déjà quelques années maintenant que iRobot n’innove plus vraiment tout en conservant une grille tarifaire assez élevée. De son côté, la concurrence, notamment chinoise, de plus en plus fournie et féroce ne manque pas d’idées. Des temps difficiles pour iRobot qui persiste cependant et modifie quelque peu sa stratégie. Pour ce nouveau départ, la marque vient de lancer pas moins de six nouveaux modèles d’aspirateurs robots à des tarifs plus compétitifs.

Le Roomba Plus 405 Combo fait partie de cette nouvelle stratégie. Un appareil de milieu de gamme commercialisé au prix officiel de 699 euros mais déjà moins cher dans de nombreuses enseignes. Pour ce tarif, iRobot promet un appareil facile à vivre, performant et livré avec une station complète pour le rendre très autonome. Pas d’outil gadgets donc mais l’expérience d’iRobot dans le domaine avec juste ce qu’il faut a priori pour entretenir les sols correctement et sans dépenser une fortune. Vérifions la promesse dans ce test complet.

Cartographie et gestion des obstacles

Pour cette nouvelle gamme Roomba, iRobot a mis de côté sa traditionnelle caméra pointée vers le plafond au profit d’un simple télémètre laser comme c’est le cas chez nombre de ses concurrents. Une fois connecté au réseau Wi-Fi depuis l’application, le Roomba part donc en vadrouille dans la maison pour établir la carte des lieux.

L’appareil parvient à délimiter les pièces mais sans grande précision. Les barres de seuil sont parfois décalées de plusieurs dizaines de centimètres par rapport à la réalité. Il faut donc opérer une correction a posteriori depuis l’application. Un travail éreintant comme nous le verrons plus loin. La carte dressée reste assez sommaire et très géométrique. Elle ne tient pas compte des recoins, des angles spéciaux ou encore des arrondis que peuvent présenter certains murs.

Une fois le plan de la maison mémorisé et retouché, le robot peut commencer à travailler. Mais mieux vaut faire un grand de ménage avant son passage.

Un robot aveugle face aux petits obstacles

Le Roomba Plus 405 est dépourvu de caméra et ne peut s’en remettre qu’à son LiDAR pour évaluer son environnement. Et, hormis les murs et les pieds de meubles, il ne détecte pas grand-chose. Sur sols durs comme sur moquette, il s’est copieusement régalé du câble USB jeté au sol et s’est moqué de l’étui d’écouteurs placé sur son trajet en le poussant sans vergogne.

La balle de tennis ne l’a pas non plus arrêté dans ses pérégrinations et il n’a pas manqué d’appétit pour tenter d’engloutir notre torchon. Il s’est également pris la brosse principale dans un tapis léger et l’a traîné derrière lui sans aucune gêne. Il se cogne par ailleurs assez régulièrement dans les pieds de table ou de fauteuil. Bref, le Roomba 405 navigue presque à l’aveugle. Gare aux objets fragiles (vases, bouteilles, meubles légers) qui peuvent aisément basculer.

En revanche, il sait crapahuter. Il a franchi, certes à grand bruit et sans élégance, notre pied de fauteuil de 2 cm de haut en faisant rugir son moteur. Il ne peut toutefois pas se faufiler sous les meubles bas avec ses presque 11 cm de haut (tourelle incluse).

Enfin, nous avons été surpris par un comportement agaçant. Chaque fois que le robot quitte sa station, il doit recalculer sa position pendant une bonne quinzaine de secondes. Comme si on l’avait changé de place depuis la dernière utilisation.

Application mobile : le gros point noir qui gâche tout

Pour piloter ses nouveaux Roomba, iRobot a développé une nouvelle application baptisée Roomba Home, pour rendre les manipulations plus simples et plus intuitives. Mais la marque est passé complètement à côté du sujet. L’appli témoigne de très nombreux bugs qui plombent presque sans cesse l’utilisation du robot.

D’abord, elle se montre très lente et peu réactive. Nous l’avons installée sur des smartphones iOS et Android récents et haut de gamme et, à chaque fois, nous l’avons trouvée lourde. Les enregistrements des modifications de la carte s’éternisent lorsqu’ils n’échouent pas tout simplement. Il nous a été impossible de diviser une pièce en deux parties. Nous n’avons pas rencontré plus de succès en voulant définir une zone de nettoyage précise depuis l’option proposée.

Des limites frustrantes au quotidien

Malgré des redémarrages et notre insistance, nous ne sommes jamais parvenus à nos fins et sans que nous soit fournie la moindre explication. Juste un message d’erreur. C’est très frustrant et surtout gênant lorsqu’il s’agit par exemple d’envoyer le robot nettoyer une zone précise. Par ailleurs, ses trajectoires sont assez fantaisistes. En lui demandant de passer l’aspirateur dans une pièce entière, il n’en a fait que la moitié en passant et repassant au même endroit.

Autre bug, l’appli a une mémoire de poisson rouge. L’enregistrement d’une séquence de nettoyage a beau être validé, il est supprimé dès que le robot a terminé sa tâche. Lorsqu’il veut bien y aller. Depuis un smartphone Android, l’opération était interdite… mais possible depuis un iPhone. Bref, on s’arrache les cheveux.

Des bugs de l’appli à la pelle

Ajoutons à cela l’impossibilité de suivre les déplacements du robot en temps réel sur la carte pour vérifier son travail, les historiques de nettoyage régulièrement oubliés, l’accès au manuel de l’utilisateur qui conduit à une erreur, les explications des différents menus qui n’apparaissent pas en totalité à l’écran ou encore l’obstination de l’appareil à s’exprimer en anglais alors que le français est pourtant bien sélectionné…

iRobot livre une application complètement boguée, écrite à la va-vite et qui gâche toute envie d’utiliser le robot. Un vrai fiasco.

Aspiration : correcte sur sols durs, décevante sur tapis et moquettes

Le Roomba Plus 405 Combo n’est pas le robot le plus puissant du moment. Son moteur développe une force d’aspiration de 7000 Pa. Cela devrait normalement suffire pourtant à obtenir de bons résultats, au moins sur sols durs. Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas. En cause, non pas le moteur et la brosse principale qui font correctement leur travail, mais la brossette latérale. Celle-ci tourne bien trop rapidement. Elle éparpille les déchets au lieu de les diriger vers le ventre du robot. Résultat, si les débris sont éjectés vers une zone où le Roomba est déjà passé, tant pis. D’autant que lorsque l’on sélectionne deux passages dans l’appli, le robot n’en tient pas forcément compte (encore un bug).

Si l’on met de côté cette brossette surexcitée, l’aspiration se révèle efficace sur sols durs. Les petits débris comme les cheveux, les poils d’animaux ou encore les grains de litière ou de semoule sont efficacement aspirés. Attention : la brossette latérale n’est pas extensible. Et le Roomba hésite souvent à s’approcher des angles. Résultat, les coins restent souvent sales.

Des performances décevantes sur les surfaces textiles

Sur tapis et moquette, le résultat n’est pas très satisfaisant non plus. Les 7000 Pa du moteur peinent à déloger les débris coincés dans les fibres. Il faut souvent demander un second passage pour obtenir un sol correct, sans plus.

Un bruit au-dessus de la moyenne

Le Roomba Plus 405 Combo propose quatre modes d’aspiration. Faible, Moyen, Élevé et Max. Et les différences se remarquent surtout à l’oreille. Nous avons mesuré 58 dB avec le mode Moyen ce qui est déjà assez bruyant. Le son grimpe à 62 dB en mode Élevé et à 65 dB avec le mode Max. iRobot n’a visiblement pas prévu une bonne isolation pour son appareil.

Lavage des sols : un robot qui n’en fait qu’à sa tête

Pour laver les sols, le Roomba Plus 405 Combo se repose sur deux patins rotatifs. Aucun d’entre eux n’est extensible. Aussi, nettoyer le long des murs ou dans les angles n’est pas des plus aisés pour lui. Compensation : depuis l’application, il est possible d’activer le mode SmartScrub.

Un lavage imprécis et peu convaincant

Son but consiste à ordonner au robot d’effectuer des vas-et-viens avec une trajectoire légèrement courbée. Une manœuvre qui ressemble un peu à la façon dont on passerait un balai avec une serpillère. Enfin, précisions que la station ne dispose d’aucun bac à détergent. Il faudra donc en ajouter vous-même dans le bac d’eau propre.

À priori, le Roomba Plus 405 semble suffisamment bien équipé pour laisser derrière lui des sols propres. Mais pourtant, ce n’est pas le cas. Et son comportement nous laisse perplexe. Dans une des pièces de la maison, il a simplement ignoré les pourtours. Il s’est contenté de passer vite-fait au centre avant de rejoindre sa station. Demander deux passages n’y change rien. Nous avons retenté l’opération à plusieurs reprises, sans succès alors que le robot avait précédemment bien aspiré les bords.

Dans une autre pièce, il a commencé par faire le tour le long des murs, comme tous les autres robots, puis il a nettoyé le centre. Une seule fois, malgré l’ordre d’effectuer deux passages. Et le résultat n’est vraiment pas impeccable. Le mode SmartScrub ne semble pas avoir beaucoup d’impact sur l’efficacité de lavage. Les tâches légères disparaissent rapidement — heureusement — mais les tâches plus incrustées comme de la moutarde séchée ou de la sauce tomate, demeurent bien visibles. Un second passage, lancé manuellement, a presque réussi à en venir à bout.

En revanche, on constate que l’appareil n’est pas avare en eau.

Un excès d’humidité mal maîtrisé

Aucun réglage dans l’application ne permet de doser l’humidification des serpillères et iRobot a la main assez lourde. Après son passage, le sol est bien trempé… et met du même coup longtemps à sécher.

Le lavage n’est donc pas non plus une réussite. Un sérieux bug inexplicable empêche le robot de bien mener sa tâche. Et quand il y parvient, il est trop flemmard pour recommencer.

Entretien facile

Le Roomba Plus 405 Combo se dote d’une brosse principale en caoutchouc. Elle est toute simple, sans poils souples ou rigides. Et, à notre grand surprise, après plusieurs jours d’utilisation, aucun cheveux ou poil d’animaux ne s’est retrouvé entortillé autour. Quelques-uns, peu nombreux, se logeaient près des axes. Et pourtant, l’appareil n’embarque aucun dispositif anti-enchevêtrement. C’est donc un très bon point. En revanche, nous avons remarqué l’accumulation de débris sous le cache de plastique de la brosse.

Du côté de la station, c’est moins réjouissant. Le robot vient y vidanger son collecteur de poussières… à grand bruit. Nous avons mesuré 79 dB à un mètre de distance. C’est presque 10 dB de plus par rapport à la moyenne et c’est vraiment beaucoup.

La station s’occupe également de laver les serpillères. L’opération s’effectue à l’eau froide. Il faudra donc les passer régulièrement à la machine pour éviter tout dépôt de moisissure. D’autant que le séchage est lui aussi mené à froid. Par défaut, il dure 4 heures. Mais, même avec les températures printanières, ce n’est pas suffisant. Les serpillères demeurent encore très humides au bout de ce délai. Par ailleurs, cette opération n’est pas très silencieuse. Le ronronnement par intermittence reste bien audible (entre 40 et 44 dB). On note toutefois que iRobot fourni deux paires de patins dans la boîte.

Reste l’entretien de la station lui-même. Il n’est pas de plus aisé puisque la planche de lavage n’est pas amovible. Après une dizaine de jours d’utilisation, il faut songer à la débarrasser des divers débris qui peuvent l’encombrer. Et au passage, passer un coup de chiffon sur la rampe d’accès qui a tendance à vite s’encrasser.