Test 3i S10 Ultra : avis complet sur l’aspirateur robot laveur innovant qui recycle l’eau

Le 3i S10 Ultra signe l’arrivée remarquée d’un nouvel acteur dans le très haut de gamme des robots aspirateurs-laveurs. Avec sa station multifonction 12-en-1, sa puissance d’aspiration de 13 000 Pa, son rouleau de lavage extensible et surtout son système unique de recyclage d’eau par distillation, il ambitionne de libérer totalement l’utilisateur des tâches d’entretien. Une promesse forte, qui le place face à des références établies comme le Dreame X50 Ultra Complete, le Roborock Saros 10 ou le Ecovacs Deebot T80 Omni. Reste à savoir si cette surenchère de technologie se traduit par une vraie efficacité sur le terrain.

Design et prise en main

Le S10 Ultra s’inscrit dans la tradition des robots ronds, avec un diamètre d’environ 36 cm. Il adopte un look sobre mêlant gris foncé et noir, et affiche une hauteur de 11,2 cm due à sa tourelle LiDAR fixe. Il ne passe donc pas sous les meubles les plus bas, contrairement au Roborock Saros 10 qui mesure moins de 8 cm de hauteur.

Mais c’est surtout sa station d’accueil qui impressionne. Plus haute et plus volumineuse que celle du Dreame X50 Ultra ou du Roborock Saros Z70, elle pèse près de 30 kg une fois remplie. Impossible de la caser dans un petit recoin. En contrepartie, elle concentre un nombre inédit de fonctions : vidange du bac à poussière, lavage et séchage du rouleau, gestion de l’eau, ajout automatique de détergent, déshumidification de l’air ambiant et recyclage de l’eau sale.

Cartographie et navigation

La première cartographie s’effectue rapidement grâce au LiDAR situé dans la tourelle. Le robot distingue les pièces, identifie les revêtements de sol et détecte les obstacles avec précision. Lors de son tout premier passage, il établit une carte initiale assez fidèle, parvenant même à distinguer des zones proches comme les WC et le couloir, sans intervention manuelle.

Mais c’est surtout dans les jours qui suivent que la cartographie s’affine. Dès les cycles suivants, le S10 Ultra affine sa représentation. Il enrichit la carte automatiquement, ajoutant du mobilier détecté pour une meilleure lisibilité. Le résultat devient plus précis. C’est également l’un des rares modèles testés à avoir identifié qu’une cuisine ouverte faisait partie intégrante du salon, et à l’avoir représenté ainsi dans la carte, avec une distinction juste et visuellement cohérente.

Il est ensuite possible de personnaliser la carte : création de pièces, délimitation de zones interdites, ou affectation de paramètres spécifiques (puissance, débit d’eau, nombre de passages). Le tout fonctionne correctement, même si les déplacements manquent parfois de fluidité lorsqu’il contourne un objet. Il préfère rester prudent, quitte à laisser une bande de sol non nettoyée autour d’un obstacle.

Aspiration : des performances solides, sans dominer le classement

Avec 13 000 Pa annoncés, le S10 Ultra se place dans le milieu du panier parmi les robots haut de gamme actuels, là où les meilleures références affichent désormais 20 000 Pa voire plus. Cela ne l’empêche pas de bien faire le travail sur sol dur : il aspire sans peine poussières, miettes, poils d’animaux et même déchets plus volumineux.

En revanche, les brosses latérales ont tendance à projeter certains débris hors de sa trajectoire, ce qui nuit à l’efficacité sur le premier passage. Il manque notamment une fonction d’extension automatique pour aller chercher la saleté dans les angles et le long des murs. Résultat : le robot atteint environ 95 % de récupération sur sol dur, mais un second passage est souvent nécessaire pour un nettoyage parfait.

La brosse principale est présentée comme anti-emmêlement. Si elle fait mieux que les générations précédentes, elle reste en retrait face aux meilleurs systèmes actuels. Des cheveux longs viennent encore s’enrouler aux extrémités, ce qui oblige à un nettoyage régulier. Un point à surveiller dans les foyers avec animaux ou cheveux longs.

La détection automatique des tapis fonctionne également bien : le robot augmente sa puissance d’aspiration dès qu’il monte sur une moquette et relève son rouleau de lavage pour éviter de mouiller les fibres. Sur moquette fine, il atteint un score correct de 90 %, légèrement en deçà des meilleurs modèles du comparatif. Sur moquette à poils longs, les performances chutent davantage : il récupère environ 85 % des débris, quand les plus efficaces atteignent facilement les 90 %.

Dans l’ensemble, le S10 Ultra offre une aspiration fiable pour l’entretien quotidien, mais ne rivalise pas encore avec les meilleurs sur les sols textiles. Deux passages restent recommandés dans les zones très exposées.

Lavage du sol : un rouleau vraiment innovant

Le système de lavage du 3i S10 Ultra repose sur un rouleau microfibre motorisé capable de s’étendre au-delà du châssis pour atteindre les plinthes. Il tourne à 330 tr/min et est alimenté en continu par 12 jets d’eau. Une raclette intégrée aspire l’eau sale au fur et à mesure, ce qui permet d’éviter de simplement étaler l’humidité sur le sol.

Le résultat est très convaincant sur les saletés courantes : traces de pas, petites taches fraîches, liquides renversés… Le robot parvient à nettoyer de façon uniforme, avec une bonne pression au sol et une vraie capacité à longer les murs — un point souvent négligé par les modèles concurrents. En revanche, sur les taches incrustées, un second passage sera parfois nécessaire pour obtenir un résultat parfait.

Dans certains cas — notamment en présence de résidus humides ou de taches épaisses — on aurait apprécié que la brosse latérale et la brosse d’aspiration puissent se relever automatiquement, à l’image du rouleau. C’est une fonction que l’on retrouve désormais sur plusieurs modèles haut de gamme… dont fait justement partie le 3i S10 Ultra. Ce type de dispositif aurait permis d’éviter que l’humidité ou les saletés collantes ne se retrouvent piégées dans les poils de la brosse ou ne remontent dans le circuit d’aspiration. Une absence qui étonne sur un produit aussi sophistiqué.

L’eau sale aspirée pendant le nettoyage est stockée dans un bac dédié situé à l’arrière du robot. À la fin du cycle, le S10 Ultra retourne à sa station où sa brosse et son bac sont automatiquement rincés à l’eau claire.

Station d’accueil : une base autonome, pensée pour tout gérer

La pièce maîtresse du 3i S10 Ultra, c’est sans conteste sa station d’accueil. En plus de vider automatiquement le bac à poussière dans un sac de 2,5 L, elle prend en charge l’intégralité de l’entretien du robot après chaque cycle de nettoyage.

Elle lave le rouleau à l’eau chaude, avec ajout automatique de détergent, grâce à un réservoir propriétaire en bidon logé dans la station. Une fois rincée, la serpillière est séchée par ventilation chaude, pour éviter toute humidité stagnante et limiter les odeurs.

Mais surtout, la station vide le réservoir d’eau sale situé à l’arrière du robot. Cette eau est ensuite stockée dans le bac d’eau sale de la station, puis distillée. L’évaporation permet de sécher les résidus solides, qui sont ensuite envoyés dans le sac à poussière. Ce système ingénieux évite toute manipulation manuelle de l’eau usée, tout en maintenant l’intérieur de la base propre.

Autre particularité : la base intègre un déshumidificateur d’air. Elle est capable de prélever l’humidité ambiante dans la pièce pour remplir automatiquement son réservoir d’eau propre. Cela évite d’avoir à le remplir à la main dans la majorité des cas. Seule réserve : si l’air ambiant est trop sec, il faudra prévoir un remplissage manuel de temps en temps.

Une station volumineuse et lourde

En contrepartie de toutes ces fonctionnalités, la station du 3i S10 Ultra est volumineuse et lourde. Elle impose un espace dédié, dégagé et stable. Mais c’est le prix à payer pour bénéficier d’un robot quasiment entièrement autonome, capable de fonctionner plusieurs semaines sans intervention.

Autonomie : taillé pour les grandes surfaces

Avec une autonomie annoncée de 180 minutes, le S10 Ultra peut couvrir jusqu’à 330 m² en un seul cycle. Lors de notre test, il a nettoyé pendant 170 minutes, soit environ 150 m² en mode mixte (aspiration + lavage) avant de retourner à la base pour se recharger. Il reprend son cycle là où il s’était arrêté si nécessaire.

Le recyclage d’eau limite les allers-retours à la base, ce qui optimise le temps de nettoyage. En revanche, après un cycle de lavage important, il faut attendre que l’eau soit distillée avant de relancer un second cycle complet.

Niveau sonore : discret en action, bruyant à la station

En mode aspiration, le robot reste relativement discret, même en puissance élevée. Le niveau sonore mesuré est de 55,9 dB(A) sur parquet. C’est la station qui fait entendre sa voix lors des phases de vidange, de séchage ou de distillation, avec des pics à plus de 65 dB(A).

Ces nuisances restent ponctuelles mais peuvent déranger si la station est installée dans une pièce de vie. Mieux vaut programmer les cycles en votre absence ou les programmer en journée.