Thermomix TM7 : comment l’intelligence artificielle bouleverse le fabricant Vorwerk

Par Marco Mosca

Mis à jour le 21/11/2025 à 16:29

Malgré les ventes record du Thermomix TM7, Vorwerk supprime 160 postes en Allemagne. L’intelligence artificielle transforme la R&D du robot culinaire, et oblige l’entreprise à adapter ses métiers.

Le Thermomix TM7 n’a jamais autant séduit. Depuis son lancement en février dernier, plus de 860 000 exemplaires du robot cuiseur star ont été vendus. C’est un record absolu pour le groupe Vorwerk. Même le chancelier allemand Friedrich Merz s’est affiché en fan assumé, vantant avoir offert quatre Thermomix à Noël, précise le quotidien allemand Handelsblatt. Et pourtant, derrière le succès commercial du robot cuiseur multifonction, l’entreprise allemande engage une profonde réorganisation.

Plusieurs médias allemands révèlent effectivement que le groupe prévoit de supprimer environ 160 postes sur son site historique de Wuppertal-Laaken. Cela représente plus d’un dixième des effectifs locaux. Mais contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ces suppressions ne touchent pas la production du TM7 ou des aspirateurs Kobold, comme le VK7. L’assemblage, le moulage, la fabrication de moteurs ou l’usinage sont préservés.
Ce sont les métiers de recherche et développement ainsi que certaines fonctions support qui sont concernés. Ces mesures ne touchent pas non plus la production en France.

Production du Thermomix TM7 en usine.
Production du Thermomix TM7 en usine.

Vorwerk a confirmé en mai dernier sa volonté de renforcer ses implantations industrielles sur le territoire français, à l’occasion du sommet Choose France 2025.


Product imageKobold VK7à partir de 999,00 € chez Vorwerk FR

L’impact de l’intelligence artificielle en question

Pourquoi réduire les équipes alors que le robot se vend mieux que jamais ? La raison, avance Vorwerk, tient en deux mots : l’intelligence artificielle. Selon les déclarations reprises par la presse allemande, les avancées technologiques seraient « si rapides » qu’une restructuration devient « inévitable ». L’IA joue désormais un rôle central dans la conception des nouveaux produits, y compris du Thermomix. Elle ne remplace pas les ingénieurs, insiste la direction, mais impose de nouvelles compétences. Cela touche la maîtrise des modèles génératifs, l’optimisation des algorithmes embarqués, l’analyse prédictive pour les usages culinaires, ou encore les tests virtuels sur les futures fonctionnalités.

Michael Weber, porte-parole de Vorwerk, explique que les équipes doivent « savoir utiliser l’IA de manière ciblée » pour continuer à innover. Cela implique d’embaucher des profils spécialisés et d’adapter les compétences existantes. Les postes supprimés relèveraient ainsi majoritairement d’anciens métiers de R&D moins compatibles avec les nouveaux outils d’ingénierie logicielle et de simulation automatisée.

Stratégie 2030

Cette transformation s’inscrit dans un cadre plus large : la Stratégie 2030 du groupe, destinée à renforcer ses deux marques clés, Thermomix et Kobold. L’objectif affiché est de rendre la R&D plus agile et tournée vers les technologies d’avenir — IA, IoT, moteurs intelligents, cuisson assistée et analyse de recettes automatisée. Le groupe a d’ailleurs promis au lancement du nouveau Thermomix des déclinaisons sur son TM7 assistées par l’IA qui doivent apparaître prochainement.

Si la production du TM7 n’est pas menacée, les syndicats allemands dénoncent un « plan social déguisé ». Vorwerk assure vouloir rendre la transition « aussi socialement acceptable que possible », avec un minimum de licenciements économiques. Mais les discussions viennent seulement de débuter.

Un marché des robots cuiseurs sinistré, Lidl contre-attaque

Le contraste entre les ventes record du TM7 et la restructuration interne illustre un phénomène de plus en plus courant dans l’industrie. Les entreprises doivent réinventer leurs métiers face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle. En France, SEB a récemment annoncé un plan d’économie de 200 millions d’euros, après avoir revu ses objectifs à la baisse.

Et puis, il y a une tendance de fond. Le marché des robots cuiseurs recule en France notamment. Selon des données NielsenIQ/GFK, il recule tant en valeur qu’en volume de respectivement de 27 % et de 30 % en 2024. Les chiffres du premier semestre 2025 ne sont guère plus optimistes, avec un recul de l’ordre de 30 %.

Et la concurrence s’organise. A l’image d’un Lidl qui s’apprête à dégainer un robot cuiseur multifonction qui va à l’essentiel pour seulement 249 €. Avec le Monsieur Cuisine Compact, l’enseigne de la grande distribution espère bien convertir les nouveaux venus avec un appareil simple et pas cher. Le Thermomix TM7 est pour rappel, vendu 1599 €, une jolie somme pas facile à sortir en période de crise.


Product imageSILVERCREST® KITCHEN TOOLS Monsieur Cuisine compact SMCC 1100 A1à partir de 249,00 € chez LIDL

Sources : Les Echos, Handelsblatt, WDR

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