Nestlé : nouvelles révélations dans l’affaire des fraudes aux eaux minérales

Par Marco Mosca

Mis à jour le 04/02/2025 à 14:32

L'exécutif français aurait permis au groupe Nestlé de continuer à commercialiser ses eaux minérales avec des filtres illégaux, selon des informations du Monde et de Radio France.

Illustration eau minérale (c) Grok
Illustration eau minérale (c) Grok

Nestlé a pu continuer à vendre des eaux minérales non conformes à la réglementation, avec l’aval de L’Élysée et de Matignon, selon des informations publiées par Le Monde et Radio France mardi 4 février.

Le groupe suisse propriétaire notamment des eaux Hépar, Perrier, Contrex et Vittel, avait reconnu en janvier 2024 avoir utilisé des traitements interdits pour ses eaux minérales. Ils lui ont permis de maintenir leur sécurité alimentaire. Le groupe a fini par payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès.

« De nombreux échanges de mails et de notes ministérielles montrent comment l’exécutif a privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs », explique Le Monde. Le groupe suisse à ainsi pu continuer à commercialiser une eau non conforme à la réglementation mais aussi à risque pour la santé. Et d’ajouter que ce dossier a également été arbitré par l’Élysée.

Une mise en garde du Directeur Général de la Santé

Une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, recommandait pourtant de « suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges » et d’étendre cette interdiction « au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard) », indique les deux médias.

>> Pour en savoir plus, Scandale Perrier : ce qu’il faut savoir sur la crise qui frappe l’eau minérale iconique

Un lobbying de Nestlé

Le directeur général de la Santé s’appuie pour cela sur les travaux de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). L’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre n’est « pas acceptable réglementairement » en raison de « l’impact sur le microbisme de l’eau », selon l’Agence.

L’information remonte jusqu’aux cabinets d’Elisabeth Borne, alors occupante de Matignon et d’Emmanuel Macron qui finiront par accepter la microfiltration. Selon les deux médias, c’est le résultat d’un intense lobbying et d’une menace de perte d’emplois. Tous les intéressés bottent aujourd’hui en touche ou bien ne se souviennent plus trop du sujet et des éventuelles réunions.

A l’origine de la première plainte, l’ONG Foodwatch a de nouveau déposé plainte l’automne dernier contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.

« Le gouvernement français aurait cautionné une fraude d’ampleur mondiale. Foodwatch demande qu’un procès établisse les responsabilités et que des sanctions exemplaires tombent », a réagi l’ONG mardi.

Sources : Le Monde, Radio France, Nouvelobs/AFP

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