Chargeurs USB-C : l’Europe interdit enfin les câbles soudés

Une nouvelle étape vers le chargeur universel

Trois ans. C’est le délai que les fabricants auront pour supprimer les câbles intégrés à leurs chargeurs USB-C. L’Union européenne veut aller plus loin que la simple obligation d’un connecteur commun : elle entend aussi mettre fin à la pratique jugée “abusive” des câbles soudés, qui empêchent toute réparation ou réutilisation du chargeur.

Une mesure complémentaire à la directive USB-C

Après avoir imposé le port USB-C à une vaste gamme d’appareils électroniques d’ici 2028, Bruxelles s’attaque désormais à un autre maillon du problème : les chargeurs eux-mêmes. De nombreux modèles encore en circulation disposent d’un câble moulé ou soudé directement dans le bloc secteur, ce qui oblige à jeter l’ensemble dès que le fil s’abîme.

“C’est un non-sens écologique et économique”, rappelle la Commission européenne dans son projet de règlement sur les alimentations externes (EPS). “Les consommateurs doivent pouvoir remplacer le câble sans avoir à racheter un chargeur complet.”

Trois ans pour abandonner les câbles soudés

La nouvelle réglementation, publiée à l’automne 2025, impose aux fabricants un délai de trois ans pour commercialiser uniquement des chargeurs à câble détachable. En clair : à partir de 2028, tous les blocs d’alimentation vendus dans l’Union européenne devront intégrer au moins un port USB-C et un câble amovible.

Cette mesure complète la directive européenne 2022/2380, déjà à l’origine de la généralisation du connecteur USB-C sur les smartphones, tablettes, ordinateurs portables et appareils domestiques rechargeables.

Objectif : réduire les déchets électroniques

Au-delà du confort d’usage, cette évolution s’inscrit dans la stratégie environnementale européenne. Selon les estimations de la Commission, l’ensemble du dispositif “chargeur commun” (port USB-C + câble détachable) permettrait de :

• réduire de 9 % les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication des chargeurs,
• diminuer de 13 % les émissions polluantes d’ici 2035,
• et d’économiser environ 100 millions d’euros par an pour les consommateurs.

Chaque année, plus de 12 000 tonnes de câbles et chargeurs finissent à la décharge en Europe. En rendant les câbles interchangeables, Bruxelles espère prolonger la durée de vie des accessoires et encourager une réparation plus simple.

Vers un vrai chargeur universel

L’objectif de l’Union européenne ne se limite donc plus au simple connecteur. Il s’agit désormais d’imposer une interopérabilité complète : un même bloc secteur pourra charger un smartphone, un casque audio, un aspirateur balai sans fil ou une trottinette, avec le câble approprié.

La Commission prépare également un logo officiel “Chargeur commun”, que devront afficher les modèles conformes à cette nouvelle norme. Ce pictogramme permettra d’identifier rapidement les chargeurs sûrs, efficaces et respectant les exigences d’efficacité énergétique fixées par le règlement Ecodesign.

Et pour les fabricants ?

Cette évolution va nécessiter une refonte partielle des lignes de production.
Les marques devront revoir la conception de leurs chargeurs, notamment pour :

• ajouter un port USB-C femelle au lieu d’un câble fixe,
• améliorer la robustesse des connecteurs,
• garantir la compatibilité Power Delivery (PD) pour la charge rapide.

Mais pour les consommateurs comme pour la planète, les bénéfices sont clairs : moins de déchets, plus de durabilité et une vraie standardisation du marché.

Cette nouvelle étape prolonge la réforme déjà engagée sur les appareils eux-mêmes. Nous expliquions récemment dans notre article “L’Europe impose l’USB-C : voici les appareils concernés dès 2028” comment la directive 2022/2380 allait transformer la recharge de nos appareils électroniques.

Avec la fin des câbles soudés, le chargeur universel devient enfin une réalité. Et pour accompagner cette transition, découvrez notre sélection des meilleurs chargeurs USB-C testés au Labo Maison.