Ce projet fou de Dyson qui allie ingénierie, robotique et intelligence artificielle

Par Tsiory Laurence

Publié le 10/08/2025 à 13:20

Dyson se diversifie en investissant dans une méga-ferme high-tech suspendue pour la culture de fraises, au Royaume-Uni. Ce projet allie technologie avancée et durabilité pour réinventer la production alimentaire dans le pays.

James Dyson et son projet de ferme agricole high tech
James Dyson et son projet de ferme agricole high tech

Jusqu’ici, Dyson était surtout réputé pour ses aspirateurs, sèche-mains et purificateurs d’air. Mais récemment, l’entreprise britannique a dévoilé une nouvelle facette en rendant public un projet d’automatisation de la culture de fraises.

Elle investit effectivement depuis 2021 dans la création d’une serre verticale de 26 hectares, localisée au cœur du Lincolnshire, dans le nord-est de l’Angleterre. Cette exploitation combine ingénierie, robotique et intelligence artificielle. Et Dyson semble optimiste avec ce projet ambitieux et atypique…

Quand les robots font pousser des fraises toute l’année !

Ce projet de ferme high-tech a coûté environ 165 millions d’euros à Dyson. Eh oui, l’innovation n’a pas de prix ! En se lançant dans cette affaire, l’entreprise vise à optimiser les rendements (+250 %) et à mieux gérer les ressources (eau, énergie et espace agricole). Quasiment tout est automatisé dans cette gigantesque serre. Mauvaise nouvelle donc pour les agriculteurs !

Cette méga-ferme se distingue par sa technologie de rotation qui permet d’exposer les plants de fraises au soleil ou à l’éclairage LED de façon optimale, tout en gagnant de l’espace. Elle est composée de roues géantes rotatives de 24 mètres de long, perchées à 5,5 mètres de haut. Grâce à ces structures innovantes, l’entreprise espère cueillir 1250 tonnes de fraises chaque année sur les 1,225 million de plants.

Technologie et durabilité au cœur de ce projet

La structure de cette ferme futuriste est impressionnante, mais ce n’est pas la seule innovation de Dyson. Des bras robotisés équipés de rayons ultraviolets (UV) y travaillent jour et nuit pour éliminer les moisissures. Et d’autres robots y libèrent des insectes bénéfiques pour lutter contre les pucerons et divers autres parasites, sans recourir aux pesticides chimiques.

Si la consommation en énergie est l’une des contraintes auxquelles fait face ce type de ferme high-tech, la serre de Dyson a résolu ce problème. Elle utilise du biogaz produit localement : un digesteur anaérobie convertit les déchets agricoles collectés aux alentours en gaz. D’ailleurs, dans la région, 10 000 foyers accèdent également à cette énergie verte.

Récupération d’eaux pluviales

Et l’irrigation de cette immense ferme ? Selon Dyson, celle-ci repose en grande partie sur la récupération d’eaux pluviales sur la toiture de la serre mesurant 760 mètres de long. Ces eaux sont stockées dans une lagune située près de l’exploitation. Cette technique réduit de 15 % la consommation d’eau par rapport aux systèmes conventionnels.

Enjeux et défis commerciaux/sociétaux

Dyson s’est associé à la chaîne de magasins anglaise Mark & Spenser pour distribuer ses produits à travers le Royaume-Uni. Pour le moment, les ventes ralentissent encore. Le projet est confronté à certains défis, notamment en matière de logistique et de coûts de distribution.

Les barquettes de fraises issues de la ferme Dyson
Les barquettes de fraises issues de la ferme Dyson

De plus, les consommateurs hésitent encore à acheter des fraises produites par une ferme high-tech. Certains pensent que les cultures hydroponiques manquent d’apports nutritionnels et de goûts. D’autres montrent de la méfiance envers les robots qui s’incrustent dans tous les domaines, y compris l’agriculture.

Quel impact environnemental ?

Par ailleurs, ceux qui n’approuvent pas ce genre de projet s’interrogent sur son réel impact environnemental, étant donné la quantité des métaux et d’autres ressources exploitées pour monter cette ferme.

Quoi qu’il en soit, cette initiative pourrait renforcer l’autosuffisance alimentaire au Royaume-Uni, sachant que ce pays importe plus de 80 % de ses fruits hors saison. Et le milliardaire britannique, James Dyson, ne compte pas s’arrêter là. Il a pour ambition d’implanter d’autres fermes high-tech dans tout le Royaume-Uni pour produire d’autres fruits et légumes.

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