Test – Narwal Flow : un robot laveur intelligent et méticuleux à rouleau

Le Narwal Flow illustre la montée en puissance des robots laveurs à rouleau renforcés à l’IA. Capable de laver en continu à l’eau chaude, d’adapter son comportement selon le type de sol et d’éviter les obstacles avec une grande précision, il se place face aux références actuelles de Dreame ou Roborock. Nous l’avons utilisé plusieurs semaines au quotidien : voici ce qu’il vaut vraiment.

Cartographie et gestion des obstacles

Dès le déballage, le Flow inspire confiance. L’installation ne prend que quelques minutes : on clipse les brossettes, on remplit le réservoir d’eau propre, on insère le sac à poussière et on connecte l’application en wifi. Lors du premier lancement, le robot effectue une cartographie complète de l’étage où il évolue (il gère plusieurs étages). Il identifie les zones, délimite les pièces et propose un découpage automatique qu’il est possible d’ajuster ou de renommer. Il détecte aussi les tapis, les distingue du reste du sol et les mémorise pour les prochains passages. On peut même ajouter des éléments virtuels comme des tables ou des chaises, mais l’intérêt reste limité : le robot se débrouille très bien sans.

Grâce à ses deux caméras et à sa puce IA, le Flow détecte et évite efficacement les obstacles. Jouets, chaussons, câbles ou pièces de puzzle n’ont jamais réussi à le piéger. Il se montre particulièrement prudent à l’approche des meubles, ralentit avant de les contourner et adapte sa vitesse selon l’environnement. S’il rencontre une porte fermée, il reviendra en fin de cycle pour vérifier si elle est ouverte. Le tout se déroule sans à-coups, et son aptitude à franchir des seuils jusqu’à quatre centimètres lui permet d’évoluer sereinement sur la plupart des surfaces.

Application et modes intelligents

L’application Narwal est claire et ergonomique, avec des menus bien structurés. On regrette seulement quelques erreurs de traduction, parfois surprenantes à l’heure des outils automatiques, mais rien qui empêche de comprendre les réglages. Le mode Freo, sorte de pilote automatique, analyse le sol, évalue la saleté et adapte puissance, pression et débit d’eau en temps réel. Il s’est montré fiable et pertinent, au point qu’on lui fait vite confiance.

Rien n’empêche toutefois d’ajuster manuellement les réglages : on peut moduler la puissance d’aspiration, l’humidité de la lingette ou la force de frottement. L’utilisateur peut aussi choisir d’effectuer uniquement une aspiration, uniquement un récurage, ou les deux. Par défaut, le Flow combine aspiration et lavage, mais il est possible de les dissocier ou de programmer un passage d’aspiration suivi d’un second de lavage.

Design et finitions

Visuellement, le Flow mise sur la sobriété : un design blanc et argenté, bas et épuré, qui s’intègre facilement dans un intérieur. Ses plastiques sont solides, les ajustements précis et la base, compacte, adopte une façade magnétique. Un unique bouton physique permet de lancer un cycle complet sans même sortir son smartphone. Rien de clinquant : tout respire la simplicité bien pensée.

Aspiration

Avec une puissance d’aspiration de 22 000 Pa, le Flow ne se contente pas de chiffres flatteurs. Les résultats parlent d’eux-mêmes : sur 96 grammes de riz dispersés au sol, il en restait trois grains après son passage ; sur 25 grammes de grains de café, rien du tout. Le robot adapte la vitesse de ses brossettes et la force d’aspiration selon le type de débris et la surface. Il détecte la nature des saletés, ajuste sa trajectoire et repasse plusieurs fois s’il juge qu’un endroit mérite un nettoyage plus poussé. Cette capacité à moduler son comportement donne un résultat très homogène, sans zone oubliée.

Sur le plan pratique, les sols durs ressortent impeccables dès le premier passage. Les tapis à poils courts ne lui posent aucun problème, et sur les plus épais, la technologie CarpetFocus entre en action : le robot reconnaît la présence du textile, augmente automatiquement la puissance d’aspiration et adapte la vitesse de ses brosses pour éviter d’aspirer les fibres. Il repasse également sur la zone en croisé pour récupérer les éventuels résidus. Sur nos tapis à poils ras, le résultat s’est révélé excellent, sans nécessiter de mode renforcé. Le Flow retient aussi la position des tapis d’un cycle à l’autre, et s’ils ont été déplacés, il comprend qu’ils ne sont plus là et n’insiste pas inutilement.

Lavage des sols

C’est sur le lavage que le Narwal Flow se démarque. Son rouleau ovale, format chenille, rincé en continu à 45 °C, reste propre du début à la fin du cycle. Il se décale latéralement pour longer les plinthes à moins de cinq millimètres, avec un petit bruit sec à chaque extension mais sans incidence réelle sur le confort. En mode Freo, le robot évalue en permanence l’état du sol : s’il détecte une tache tenace, il augmente la pression, ajuste le mouillage et change le type de mouvement, alternant passages croisés et circulaires jusqu’à ce que la surface soit propre. Sur le café sec, le soda ou la poussière grasse, le résultat est impeccable. Sur les taches grasses plus épaisses, il faut parfois deux passages, mais la plupart du temps le Flow comprend la situation et adapte son comportement pour tout retirer dès le premier essai.

Une fois la session terminée, le robot rince son rouleau à l’eau portée à 80 °C avant de le sécher à air chaud. Le séchage est efficace mais demande de l’organisation : en mode silencieux, le souffle reste perceptible et devient vite agaçant si l’on se trouve dans la même pièce. En mode normal, le bruit est plus fort encore, mais le temps de séchage se réduit à environ trois heures contre près de cinq en mode atténué.

Station d’accueil et entretien

La base du Flow est compacte et élégante. Elle abrite les bacs d’eau propre, d’eau sale et le sac à poussière. Leur accès est simple et la façade magnétique facilite les manipulations.

Le plateau de lavage se déclipse facilement pour un rinçage à l’évier, une opération qui prend à peine une minute et que l’on apprécie à chaque nettoyage. Le robot se charge, se rince et se vide seul. Sur notre surface de test, il a fallu remplir et vider les bacs d’eau tous les quatre cycles environ, ce qui correspond à une couverture d’environ 150 m² si le sol n’est pas particulièrement sale. Lors du tout premier nettoyage en mode Freo, il avait consommé près des trois quarts du réservoir d’eau propre sur nos 33 m² utiles avant d’optimiser largement les cycles suivants.

L’ensemble reste propre et hermétique. Le bac d’eau sale est parfaitement étanche et ne dégage aucune odeur à l’usage. Mieux vaut toutefois verser un filet d’eau propre additionné d’un peu de liquide vaisselle dans le bac de récupération d’eau sale avant de le remettre en place : cela limite très efficacement les odeurs lors de la vidange.

Les filtres se lavent à l’eau claire et mettent entre vingt-quatre et quarante-huit heures à sécher ; Narwal en fournit un second pour éviter toute interruption. Enfin, la fonction caméra intégrée permet de piloter le robot à distance et de vérifier une pièce ou un animal. Ce n’est pas indispensable, mais ça fonctionne bien.

Autonomie et bruit

Sa batterie de 6 400 mAh assure environ 175 minutes de fonctionnement avant recharge, avec un plein complet en quatre heures. Le Flow gère sa consommation avec intelligence et ne retourne jamais inutilement à la base. Sur le plan sonore, les chiffres confirment les impressions : le mode silencieux, à 48 dB(A), se fond totalement dans l’ambiance d’une pièce de vie ; le mode normal, à 52,5 dB, reste très supportable ; le boost, à 65 dB, s’entend davantage mais reste bref. Le lavage à 55,8 dB s’oublie facilement, tandis que la vidange du collecteur, à 78 dB, surprend un instant sans être gênante. Seul le mode turbo peut vraiment déranger si l’on est à proximité, mais le Flow sait se faire discret la majorité du temps.