Fraudes aux traitements, pollutions cachées et marketing trompeur : le secteur des eaux gazeuses est en crise. Entre scandales sanitaires et alternatives domestiques, découvrez ce que contient réellement votre bouteille.

Bouteille d'eau gazeuse verte
Une bouteille d’eau gazeuse. © richardfoulon / PixaBay

Que boit-on réellement lorsque l’on achète une bouteille d’eau gazeuse en supermarché ? Derrière une image de naturalité soigneusement entretenue, les révélations successives sur Perrier, Badoit, Saint-Yorre ou encore Châteldon ont mis en lumière des pratiques bien éloignées du discours marketing des industriels. Un scandale sanitaire visant Nestlé, réglementaire et environnemental qui interroge désormais la place même de l’eau gazeuse embouteillée dans nos habitudes de consommation.

Trois catégories… et beaucoup de confusion

En France, la réglementation distingue pourtant clairement trois types d’eaux gazeuses. Comme le rappelle Arnaud de Blauwe, rédacteur en chef du magazine Que Choisir, une eau est dite naturellement gazeuse lorsque l’eau et le gaz proviennent du même gisement. Elle est renforcée au gaz de la source lorsque ce gaz naturel est réinjecté, et avec adjonction de gaz carbonique lorsque du CO₂ industriel est ajouté après coup.

Sur le papier, ces différences sont nettes. Dans les faits, elles ont été largement brouillées. Selon Que Choisir, Nestlé Waters, Danone et les Sources Alma ont tous commercialisé des eaux présentées comme naturelles alors qu’un gaz industriel avait été ajouté, une pratique pourtant strictement encadrée. Un flou qui permet, selon Arnaud de Blauwe, de « mettre en avant un caractère naturel pour vendre plus cher ».

Des eaux minérales traitées… ce qui est interdit

L’affaire prend une autre dimension à partir de 2019, lorsqu’un technicien des usines St-Yorre et Châteldon alerte la DGCCRF. À l’époque, l’alerte reste sans véritable suite. Il faudra attendre les enquêtes de Radio France et du Monde sur Perrier pour que les contrôles s’intensifient.

Les investigations révèlent alors l’utilisation de substances interdites, comme le sulfate de fer heptahydraté, et de procédés de traitement proscrits, notamment le charbon actif ou les ultraviolets. Or, par définition, une eau minérale naturelle ne peut subir aucun traitement : sa composition et sa pureté doivent être garanties à la source.

En 2024, les révélations de Radio France montrent même des arrangements entre Nestlé et l’État pour maintenir l’exploitation de certains captages malgré des contaminations connues. Marie Dupin, journaliste d’investigation, résume la situation : « L’eau Perrier subit encore des pollutions. Des bactéries comme les Pseudomonas ont été détectées, et l’État le savait depuis plusieurs années. »

Une gestion du risque, pas une solution durable

Aujourd’hui, les filtres les plus efficaces ont été retirés car illégaux pour une eau minérale naturelle. Ne subsistent que des microfiltres de 0,45 micron, jugés insuffisants pour bloquer certaines bactéries. Les autorités assurent que les lots contaminés sont détruits — 34 palettes ont encore été retirées récemment — mais, selon Marie Dupin, « on gère le risque au fur et à mesure, sans régler le problème de fond ».

La question n’est donc plus seulement réglementaire. Elle est aussi sanitaire, environnementale et économique.

Eau pétillante : une autre voie possible à la maison


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Dans ce contexte, les machines à eau pétillante domestiques apparaissent comme une alternative crédible. Chez Labo Maison, nous testons régulièrement ce type d’équipement — machines à gazéifier l’eau du robinet, à l’image des modèles SodaStream et équivalents — précisément parce qu’ils répondent à plusieurs enjeux actuels.


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D’abord, ils permettent de se passer presque totalement des bouteilles d’eau, qu’elles soient en plastique ou en verre, avec à la clé une réduction massive des transports, des emballages et des déchets. Ensuite, certains modèles sont désormais livrés avec des bouteilles en verre réutilisables, limitant l’usage du plastique au strict minimum, souvent cantonné au corps de la machine elle-même.

Enfin, ces solutions redonnent au consommateur la maîtrise de ce qu’il boit : une eau du robinet contrôlée, gazéifiée à la demande, sans traitement opaque ni promesse marketing floue.

Un choix de plus en plus rationnel

Sans prétendre remplacer toutes les eaux minérales, les machines à soda s’inscrivent aujourd’hui dans une logique pragmatique : moins de déchets, moins de transport, plus de transparence. À l’heure où les scandales successifs fragilisent la confiance dans l’eau embouteillée, boire de l’eau pétillante chez soi n’est plus un gadget, mais un choix raisonné, à la fois économique, environnemental et sanitaire.

Chez Labo Maison, ces équipements font partie intégrante de nos protocoles de test, au même titre que les filtres à eau ou les appareils de cuisine du quotidien. Parce que, désormais, la question n’est plus seulement de savoir si l’eau pétille, mais d’où viennent réellement ses bulles.

FAQ – Eau gazeuse et boissons pétillantes : comprendre les différences

Qu’est-ce qu’une boisson gazeuse ?

Une boisson gazeuse est une boisson contenant du dioxyde de carbone (CO₂), responsable des bulles. Cela inclut aussi bien les sodas que l’eau gazeuse. Le gaz peut être naturel, issu de la source, ou ajouté artificiellement lors de l’embouteillage ou de la fabrication.

Qu’est-ce que l’eau gazeuse ?

L’eau gazeuse est une eau qui contient du gaz carbonique. En France, la réglementation distingue plusieurs cas :

  • Eau naturellement gazeuse : le gaz est présent naturellement à la source.
  • Eau renforcée au gaz de la source : le gaz naturel est réinjecté.
  • Eau avec adjonction de gaz carbonique : du CO₂ industriel est ajouté.

Contrairement aux sodas, l’eau gazeuse ne contient ni sucre ni additifs.

Comment appelle-t-on l’eau pétillante en France ?

En France, on parle le plus souvent d’eau gazeuse ou d’eau pétillante. Les deux termes sont compris par les consommateurs, mais “eau gazeuse” est le terme réglementaire utilisé sur les étiquettes, tandis que “pétillante” est plus courant dans le langage courant.

Faut-il dire “gazeuse” ou “pétillante” ?

Les deux sont corrects, mais ils n’ont pas exactement le même usage :

  • Gazeuse : terme plus technique et réglementaire, utilisé dans les textes officiels.
  • Pétillante : terme plus marketing et grand public, évoquant la sensation en bouche.

Dans les faits, ils désignent la même chose pour le consommateur.