PFAS : tout ce qu’il faut savoir sur ces « polluants éternels » qui menacent notre santé

Les PFAS, ou « per- et polyfluoroalkylées », sont un large groupe de composés chimiques synthétiques particulièrement résistants dans l’environnement. On les surnomme parfois « polluants éternels » car ils se dégradent très difficilement, s’accumulent dans le temps et peuvent ainsi contaminer durablement notre écosystème et notre organisme.

Où trouve-t-on ces substances ?

Les PFAS sont présents dans de nombreux objets du quotidien. Grâce à leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes, ils sont utilisés dans :

• Les poêles à revêtement antiadhésif (type Téflon)
• Les emballages alimentaires, comme les bouteilles d’eau, sacs de pop-corn micro-ondables, papiers gras, etc.
• Les textiles imperméables et vêtements de sport
• Certains produits cosmétiques et mousses anti-incendie

Par conséquent, leur usage généralisé dans l’industrie, l’agroalimentaire ou encore la cosmétique rend leur présence presque inévitable dans notre environnement.

Comment se retrouvent-ils dans l’eau ?

Du fait de leur persistance chimique, les PFAS libérés dans la nature (via des rejets industriels, des décharges ou la simple usure des produits) ne se décomposent pas ou très lentement. Ils pénètrent alors dans les sols et les nappes phréatiques, jusqu’à contaminer directement l’eau de nos rivières et de nos robinets.

Récemment, une étude menée par l’UFC-Que Choisir et Générations Futures a d’ailleurs révélé des niveaux inquiétants de PFAS dans l’eau potable de 29 communes françaises analysées. Certaines grandes villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux sont concernées, ce qui confirme l’ampleur du phénomène. En outre, des PFAS, dont le TFA (un résidu issu notamment de pesticides), ont été retrouvés dans de nombreux prélèvements, illustrant l’importance de mieux contrôler la qualité de l’eau potable.

Quels effets sur la santé ?

Les données scientifiques disponibles commencent à mettre en évidence des risques liés à l’exposition prolongée à certains PFAS. Parmi les effets suspectés ou déjà observés, on retrouve :

• Des perturbations hormonales
• Un risque accru de troubles thyroïdiens
• Des problèmes de fertilité
• Des risques accrus de certains cancers (reins, testicules, etc.)

Bien que toutes les substances du groupe PFAS ne présentent pas le même degré de toxicité, leur stabilité chimique et leur accumulation potentielle dans l’organisme soulèvent de réelles inquiétudes pour la santé humaine. C’est pourquoi de nombreux pays envisagent ou adoptent déjà des normes plus strictes pour limiter les teneurs admissibles de ces composés dans l’eau potable.

Que faire face à cette contamination ?

L’étude de l’UFC-Que Choisir et Générations Futures souligne la nécessité d’agir rapidement pour protéger la qualité de l’eau. Les associations demandent notamment :

1. Des normes plus protectrices, en s’inspirant des réglementations plus strictes à l’étranger (États-Unis, Danemark).
2. Un meilleur contrôle des rejets industriels et une interdiction des pesticides classés comme PFAS.
3. L’intégration de molécules comme le TFA dans les plans de contrôle de l’eau du robinet.

Cette mobilisation vise à ce que les autorités et les parlementaires votent sans délai des lois interdisant ou restreignant sévèrement l’usage de ces « polluants éternels » dans les produits du quotidien, et à ce que les entreprises participent financièrement à la dépollution. Au vu de la contamination déjà constatée dans de nombreuses régions françaises, il apparaît plus que jamais urgent d’agir pour la santé publique et la préservation de nos ressources en eau.