PFAS : des scientifiques dénoncent une tentative pour affaiblir leur définition réglementaire

Un collectif de vingt chercheurs internationaux tire la sonnette d’alarme sur une tentative pour modifier la définition de la famille chimique des PFAS ou « polluants éternels ». Ces spécialistes des polluants organiques persistants viennent de publier une lettre le 10 juin dans la revue Environmental Science and Technology. Ils y dénoncent effectivement des manœuvres susceptibles d’exclure certains sous-groupes de PFAS de la réglementation sanitaire et environnementale.

Une définition faite par l’OCDE en 2018

À l’origine définis par l’OCDE, ces composés synthétiques – connus pour leurs qualités antiadhésives, imperméables et résistantes – sont extrêmement persistants dans l’environnement. De nombreuses formes de toxicité en découlent. La définition mise en place par l’Organisation en 2018 comprend 4730 substances. En 2021, leur nombre grimpe à 10 000 suite à des travaux complémentaires.

Cette offensive intervient alors même que l’Union européenne renforce les normes autour de ces substances. Les chercheurs redoutent qu’avec une définition tronquée, des composés toxiques et persistants échappent aux restrictions légales. Cela compromettrait la protection des sols, des eaux, de la faune et de la santé humaine.

Une instrumentalisation politique ou/et économique

Ils craignent donc une possible instrumentalisation politique ou économique, au détriment d’une démarche fondée sur des données scientifiques. En filigrane, un message clair : la lutte contre les PFAS ne doit pas être affaiblie par des pressions extérieures, mais menée de façon globale, cohérente et sans concession.

Sources : Le Monde, Environmental Science & Technology

Pour sen savoir plus, PFAS : Tout ce qu’il faut savoir sur ces « polluants éternels » qui menacent notre santé