Panneaux solaires en 2025 : une rentabilité toujours au rendez-vous ?

Depuis le printemps 2025, les règles du jeu ont changé pour les particuliers qui souhaitent produire leur propre électricité. Le gouvernement a revu à la baisse la prime à l’autoconsommation ainsi que le tarif de rachat du surplus d’énergie. Une double réduction qui soulève une question centrale : les panneaux solaires restent-ils un bon investissement en 2025 ?

Des aides financières en forte baisse

Le 28 mars, un arrêté gouvernemental est venu couper court à l’élan de certains foyers. La prime à l’autoconsommation – versée un an après le raccordement de l’installation – a été divisée par deux, voire trois selon les cas. Elle passe désormais à 80 € par kilowatt-crête (kWc) pour les installations de moins de 9 kWc, contre 210 € auparavant pour les plus petites puissances.

Parallèlement, le tarif de rachat du surplus d’électricité injectée sur le réseau a chuté à 4 centimes par kilowattheure (kWh), contre 12,69 centimes auparavant. Ces nouvelles conditions ne s’appliquent qu’aux installations récentes : les anciens contrats ne sont pas impactés.

Des installations plus accessibles mais un retour sur investissement plus long

Bonne nouvelle malgré tout : les prix des panneaux, largement importés d’Asie, ont baissé. Une installation standard de 3 kWc coûte désormais entre 6 500 € et 8 500 €, pose incluse. Un budget conséquent, mais qui tend à diminuer avec le temps. Toutefois, la baisse des aides allonge le délai de rentabilité. Alors qu’il fallait compter entre 8 et 10 ans pour rentabiliser une installation en 2023, il faut désormais patienter entre 10 et 12 ans.

Selon Audrey Zermati, directrice de la stratégie chez Effy, la réduction du tarif de rachat pèse légèrement sur les économies annuelles, mais ne remet pas fondamentalement en cause la pertinence du solaire — d’autant qu’une bonne stratégie d’autoconsommation peut compenser cette baisse.

Miser sur l’autoconsommation : un levier essentiel

Dans ce nouveau contexte, l’autoconsommation devient le principal levier de rentabilité. Plus vous consommez l’électricité que vous produisez, plus votre installation est rentable. Un kWh consommé sur place permet d’économiser 20,16 centimes, contre 4 centimes s’il est revendu.

Aujourd’hui, le taux d’autoconsommation moyen des foyers oscille autour de 40 %. Mais ce taux peut grimper à 60 % ou plus en adoptant de bonnes habitudes : lancer le lave-vaisselle ou la machine à laver en journée, programmer le chauffe-eau ou encore recharger son véhicule électrique quand le soleil brille.

Un profil type : maison au sud, foyer électrifié

La rentabilité dépend aussi de votre localisation. Les régions du sud de la France restent les plus favorables à la production solaire, mais ce n’est pas une condition sine qua non. “Ce n’est pas le soleil, mais la luminosité qui compte. Même dans le nord, le photovoltaïque a sa place”, rappelle Audrey Zermati.

La structure de votre foyer joue également un rôle. Plus vous êtes équipés d’appareils électriques (chauffage, cuisine, voiture…), plus vous avez d’opportunités d’utiliser votre production en direct.

Et les batteries solaires dans tout ça ?

Autre solution pour optimiser l’autoconsommation : stocker l’électricité. Les batteries domestiques coûtent encore cher (comptez 1 000 € à 1 500 € par kWh), mais leurs prix baissent. Une batterie de 2 kWh permet de couvrir environ quatre heures de consommation. Plusieurs acteurs comme EDF, Effy ou Octopus lancent leurs propres modèles, avec des promesses d’autoconsommation à 70 voire 80 %.

Verdict : faut-il encore investir en 2025 ?

Oui, mais différemment. Les panneaux photovoltaïques restent une solution pertinente en 2025 pour alléger sa facture d’électricité, surtout face à une hausse continue des tarifs réglementés. L’équation économique s’appuie désormais davantage sur l’usage que sur la revente.

En résumé :

• Les aides baissent, mais les prix aussi.
• L’autoconsommation devient centrale.
• Les foyers électrifiés sont les mieux placés.
• Les batteries peuvent booster la rentabilité.