Nvidia Cosmos : le « ChatGPT de la robotique » va révolutionner l’IA physique !

Par Pierre-Jean Alzieu

Mis à jour le 28/02/2025 à 10:53

Nvidia a dévoilé Cosmos récemment une plateforme révolutionnaire qui entraîne les robots grâce à des simulations ultra-réalistes. En s’appuyant sur l’IA générative et des GPU surpuissants, Cosmos accélère leur apprentissage sans tests physiques coûteux. Un tournant majeur pour la robotique et l’IA incarnée.

Nvidia Cosmos révolutionne l’entraînement des robots avec des simulations IA ultra-réalistes et interactives.
Nvidia Cosmos révolutionne l’entraînement des robots avec des simulations IA ultra-réalistes et interactives.

Lors du CES 2025, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a dévoilé une plateforme qui pourrait bien marquer un tournant dans le développement de la robotique : Cosmos. Cette nouvelle technologie permet d’entraîner les robots grâce à des environnements simulés ultra-réalistes. Il est ainsi possible de réduire la dépendance aux données réelles et aux tests dans le monde physique. Avec l’essor de l’intelligence artificielle incarnée, Cosmos se positionne comme un outil clé pour façonner l’avenir de la robotique.

Cosmos et les World Foundation Models : l’IA générative au service des robots

Nvidia Cosmos s’appuie sur des World Foundation Models (WFM), des modèles génératifs capables de créer des vidéos 3D réalistes en intégrant les lois de la physique. Ces vidéos permettent aux robots de s’entraîner dans des simulations où chaque mouvement et chaque interaction sont analysés et ajustés en fonction des besoins des développeurs.

Nvidia Cosmos utilise des modèles génératifs pour entraîner les robots via des vidéos 3D réalistes et interactives.
Nvidia Cosmos utilise des modèles génératifs pour entraîner les robots via des vidéos 3D réalistes et interactives.

Grâce aux WFMs, Nvidia promet une avancée significative : plutôt que de devoir tester des robots dans des conditions réelles, coûteuses et parfois dangereuses, les ingénieurs peuvent les entraîner dans des simulations réalistes. Ces modèles sont accessibles via l’API Nvidia, les catalogues NGC, GitHub et Hugging Face. Cela facilite ainsi leur personnalisation et leur adoption par l’industrie.

Une puissance de calcul inégalée

Pour faire fonctionner Cosmos, Nvidia s’appuie sur ses puces les plus évoluées, notamment les GPU Blackwell. Ces derniers sont capables d’atteindre une puissance de calcul de 1 pétaflop en précision FP4. Cela permet un entraînement des modèles d’IA physique avec une rapidité et une précision inégalées.

L’infrastructure de Cosmos repose sur une gestion massive de données en temps réel. Les robots peuvent ainsi analyser et interagir instantanément avec leur environnement simulé. Ils peuvent ainsi apprendre plus rapidement et d’améliorer leur efficacité avant même d’être déployés dans le monde réel.

Des applications multiples pour divers secteurs

Simulation pour former les robots en logistique, médecine, construction et automobile avant leur déploiement réel.
Simulation pour former les robots en logistique, médecine, construction et automobile avant leur déploiement réel.

Cosmos ne se limite pas à la robotique industrielle. La plateforme ouvre la voie à de nombreuses applications :

  • Automobile : les véhicules autonomes peuvent être testés dans divers scénarios de circulation et conditions météorologiques simulées.
  • Logistique : les robots d’entrepôt peuvent apprendre à gérer des stocks et optimiser leurs trajets avant leur mise en service.
  • Médecine : les robots chirurgicaux peuvent s’exercer sur des simulations avant d’assister des professionnels de santé.
  • Construction : les machines intelligentes peuvent simuler la manipulation de matériaux pour améliorer leur précision et leur sécurité.

En parallèle, Nvidia développe le projet DIGITS, un supercalculateur IA compact basé sur la technologie Grace Blackwell. Il permet aux développeurs d’entraîner leurs modèles d’IA physique directement depuis leur bureau.

Un pas de géant vers la robotique générale ?

Jensen Huang a qualifié Cosmos de « moment ChatGPT de la robotique », faisant référence à l’impact majeur que cette plateforme pourrait avoir sur le secteur. Nvidia ambitionne d’accélérer le développement de robots humanoïdes intelligents, capables de s’adapter à une variété de tâches dans différents environnements.

Les experts s’accordent à dire que si la vision de Nvidia est ambitieuse, elle reste encore entravée par plusieurs défis :

  • Complexité du monde réel : malgré des simulations, les robots doivent encore apprendre à gérer l’imprévisibilité du monde physique.
  • Maturité technologique : la robustesse et la fiabilité des robots nécessitent encore des évolutions matérielles et logicielles.
  • Consommation énergétique et infrastructure : le déploiement à grande échelle des systèmes d’IA physique requiert des ressources considérables.
  • Problèmes éthiques et réglementaires : la question de la responsabilité et de l’impact des robots autonomes dans la société reste ouverte.

Une adoption progressive attendue d’ici les années 2030

Si Nvidia Cosmos marque un pas en avant, l’adoption généralisée de l’IA physique ne devrait pas se produire avant les années 2030. Selon une étude de McKinsey, jusqu’à 30 % des heures de travail actuelles pourraient être remplacées par l’IA et l’automatisation d’ici cette décennie. L’IA physique pourrait ainsi révolutionner des domaines comme la fabrication, la logistique et les soins de santé.

Avec Cosmos, Nvidia ambitionne de démocratiser l’IA physique en facilitant l’entraînement des robots dans des conditions optimales. Cette approche pourrait permettre l’émergence d’une nouvelle génération de robots intelligents, plus efficaces et sécurisés, ouvrant la voie à un futur où la collaboration entre humains et machines sera plus étroite que jamais.

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