MaPrimeRénov’ : travaux suspendus, règles durcies… ce qui vous attend cet été et à la rentrée

Sous la pression des professionnels du bâtiment et face à l’engorgement des demandes, le gouvernement a dû revoir sa copie. Annoncée comme suspendue pour l’été, l’aide MaPrimeRénov’ restera finalement partiellement active, avec un retour complet prévu mi-septembre. Travaux éligibles, nouvelles conditions, calendrier… Labo Maison fait le point sur un dispositif en pleine mutation.

Le retour des mono-gestes

Ce sont eux qui sauvent l’été. Les « mono-gestes », c’est-à-dire des travaux simples et ciblés comme l’installation d’une pompe à chaleur ou l’isolation d’un plancher, restent éligibles à l’aide publique. Le gouvernement a décidé de maintenir ces opérations dans le dispositif MaPrimeRénov’, malgré la suspension générale prévue pour l’été. En clair, les dossiers portant sur ce type de chantier peuvent encore être déposés et seront traités normalement.

Cette décision s’explique à la fois par leur coût raisonnable pour les finances publiques – en moyenne 4 000 euros par subvention – et par leur poids dans les demandes : 78 000 dossiers de mono-gestes ont été enregistrés à fin mai, contre 44 000 pour des rénovations d’ampleur.

Une suspension partielle jusqu’à mi-septembre

Le couperet tombera dès le 20 juin 2025. Passé cette date, il ne sera plus possible de déposer une demande de financement pour une rénovation globale, c’est-à-dire un bouquet de travaux améliorant significativement la performance énergétique d’un logement. Ce gel doit durer jusqu’à la mi-septembre, le temps pour les autorités de revoir les règles du jeu.

Les projets déjà engagés, avec un dossier complet déposé avant le 20 juin, pourront néanmoins suivre leur cours. Pour les autres, il faudra patienter ou s’adapter.

Ce qui va changer à la rentrée

Le retour de MaPrimeRénov’ s’accompagnera de nouvelles conditions, plus restrictives. Le plafond de travaux pris en compte par l’aide devrait passer sous les 50 000 euros, contre 70 000 euros auparavant. Le taux maximal de subvention sera, lui aussi, réduit : jusqu’à 80 % du montant des travaux, contre 90 % dans certains cas jusqu’à présent.

Autre nouveauté majeure : seules les passoires thermiques (logements classés F et G) devraient être éligibles aux aides pour une rénovation d’ampleur. Jusqu’à présent, des logements classés D ou même C pouvaient en bénéficier, à condition de gagner deux classes énergétiques.

Pourquoi ce tour de vis ?

Le gouvernement avance plusieurs raisons : le rythme soutenu des demandes (jusqu’à 400 dossiers par jour), la fraude (un dossier sur dix présentant des irrégularités), mais aussi un budget sous tension. Sur les 3,6 milliards d’euros prévus pour 2025, 1,5 milliard aurait déjà été engagé à fin mai.

En stoppant temporairement les rénovations d’ampleur, l’exécutif espère éviter un assèchement prématuré de l’enveloppe tout en préparant un dispositif mieux ciblé.

Une décision sous pression

L’annonce du maintien partiel de MaPrimeRénov’ intervient alors que la Fédération Française du Bâtiment menaçait de manifester dès le 2 juillet. Cette réorientation pourrait suffire à calmer les tensions, sans pour autant faire disparaître les inquiétudes sur l’avenir du secteur.