Les pompes à chaleur sont trois fois plus efficaces que les chaudières, selon l’ADEME

Par Pierre-Jean Alzieu

Publié le 08/10/2025 à 15:57

L’ADEME a mesuré 100 pompes à chaleur pendant une saison complète. Résultat : elles sont trois fois plus efficaces que les chaudières au gaz ou au fioul, même sans isolation parfaite.

Pompe à chaleur extérieure installée sur une maison, symbole d’efficacité énergétique selon l’ADEME
Les nouvelles études de l’ADEME montrent que les pompes à chaleur sont près de trois fois plus efficaces que les chaudières au gaz ou au fioul, même dans des logements peu isolés. © PixaBay / HarmvdB

Une étude inédite sur le terrain

L’Agence de la transition écologique (ADEME) publie une série d’études inédites sur les performances réelles des pompes à chaleur (PAC) installées dans des maisons françaises.
Pendant plus d’un an, 100 PAC air/eau et géothermiques ont été suivies en conditions réelles, en remplacement de chaudières au gaz ou au fioul.

Objectif : mesurer leur efficacité énergétique, leur impact économique et environnemental, et vérifier si les performances annoncées sont tenues en usage quotidien.

Trois fois plus efficaces qu’une chaudière

Selon l’ingénieure Céline Laruelle (ADEME), le rendement moyen réel, ou COP, atteint 2,9.
Autrement dit, les pompes à chaleur restituent près de trois fois plus d’énergie qu’elles n’en consomment en électricité.
Un résultat cohérent quelle que soit l’isolation du logement, à condition que l’installation soit soignée et bien réglée.

« Cette étude montre qu’il est possible d’avoir de bons rendements, même dans une maison pas très bien isolée, à condition d’avoir une installation soignée », confirme David Marchal, directeur expertise à l’ADEME, dans une interview à France Inter.

Des économies concrètes sur la facture

L’agence note que les ménages équipés voient leur facture de chauffage divisée par deux en moyenne.
Le COP moyen de 2,9 permet non seulement de réduire les émissions de CO₂, mais aussi d’alléger sensiblement les dépenses d’énergie.

Pour François Deroche, président de l’Association française des pompes à chaleur (AFPAC), ces résultats tombent à point nommé : les ventes de PAC ont chuté de 40 % en 2024, malgré leur potentiel économique et écologique.

Une marge de progression : un tiers mal réglées

L’étude souligne toutefois un bémol : environ un tiers des installations présentent des réglages incorrects ou un dimensionnement inadapté (radiateurs trop petits, loi d’eau mal calibrée, etc.).
Ces défauts entraînent une surconsommation et des rendements dégradés.

L’ADEME recommande :

  • une meilleure maîtrise du réglage des équipements ;
  • une optimisation des programmations horaires ;
  • la généralisation des opérations de maintenance annuelle.

Une opportunité industrielle pour la France

L’agence rappelle enfin que les pompes à chaleur fabriquées pour le marché français proviennent majoritairement d’usines situées en France ou en Europe.
Seuls certains composants stratégiques, comme les compresseurs, sont encore importés d’Asie.
La montée en puissance de la filière représente donc une opportunité industrielle majeure, alignée sur l’objectif présidentiel d’atteindre un million de PAC produites par an d’ici 2027.

Sources : ADEME et France Info

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