Lors de l'assemblée générale des actionnaires de Tesla portant notamment sur le plan de rémunération record pour Elon Musk, un objectif clé a été annoncé : produire… un million de robots humanoïdes Optimus. Un virage stratégique majeur qui suscite autant l’enthousiasme que la prudence.
Les ambitions technologiques d’Elon Musk passent des voitures électriques à un empire bien plus vaste reposant notamment sur les robots humanoïdes, l’intelligence artificielle et la conquête spatial. Lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Tesla, Elon Musk a en fette présenté son nouveau plan de rémunération. Il porte potentiellement sur plus de 1000 milliards de dollars en dix ans, basé sur des objectifs très précis. Parmi eux : produire un million de robots humanoïdes et faire passer la capitalisation boursière du groupe à 8500 milliards de dollars.
Le robot en question, on le connaît déjà. Il s’appelle Optimus. une ligne de production d’un million d’unités par an est en chantier à Fremont, Californie, avec une seconde usine « dix fois plus grande » déjà envisagée. Il est question d’un prix de 20 000 dollars/unité pour commencer. C’est le prix du Neo de la société californienne 1X Technologies, actuellement en précommande. Le marché semble déjà y croire. Selon Bank of America, Optimus représenterait 19 % de la valorisation de Tesla.
Un virage stratégique confirmé
Elon Musk ne parle plus seulement de voitures électriques ou de conduite autonome. Tesla deviendra demain un géant de la robotique, selon le fantasque milliardaire. Et tous les humains auront bientôt « un robot domestique à la maison ». Les robots humanoïdes pourraient selon lui devenir plus importants que les smartphones.
Son plan ? D’ici 2030, un million d’unités/an, fabrication en 2026, coût estimé 20 000 dollars par robot. La robotique industrielle (et domestique) devient l’axe prioritaire. Le projet prévoit aussi la montée en puissance de la puce IA5, une puce maison, pour rendre la production viable et scalable.
Pourquoi ce pari est-il crucial ?
Pour Tesla, c’est un moyen de se différencier à l’heure où le marché des voitures électrique ralentit. Optimus est présenté comme le « produit le plus important » de l’entreprise. Pour les investisseurs, c’est un pari sur le long terme, mais à très forts enjeux. Le soutien massif des actionnaires au plan de rémunération en atteste. Le robot humanoïde devient partie intégrante de la valorisation de Tesla.
Pour l’industrie, c’est un signal clair que la robotique « grand public » pourrait devenir une nouvelle frontière technologique — et concurrentielle — majeure.
Les défis qui font froncer les sourcils
Produire un million de robots/an est un objectif titanesque. Elon Musk lui-même a admis que la production de ces robots a déjà été affectée par les restrictions chinoises sur les aimants en terres rares. Le lancement d’Optimus dépend aussi des puces IA et d’une fabrication extrêmement complexe. Le départ du responsable du projet Optimus chez Tesla, Milan Kovac, en juin 2025 a aussi semé un peu d’inquiétude.
La crédibilité face aux régulateurs et à la réalité terrain font également partie du chemin de croix de ce nouveau projet, à l’instar du programme CyberCab. La robotique humanoïde devra effectivement franchir des barrières techniques, juridiques et de marché.
Un pari à surveiller
Le pari de Musk — faire de Tesla un acteur majeur de la robotique humanoïde — marque un tournant. Il ne s’agit plus uniquement de « voitures qui conduisent toutes seules », mais d’ »assistants humanoïdes pour tous ». Si le pari réussit, l’effet pourrait être révolutionnaire. Mais s’il bute sur les obstacles, les enjeux seront tout aussi élevés.
Le « livre tout neuf » qu’Elon Musk promet d’écrire avec Tesla paraît une nouvelle fois très ambitieux : transformer une entreprise d’automobiles en un mastodonte de la robotique. Les objetifs fixés sont à la hauteur du défi. Ils comprennent donc la livraison de 20 millions de véhicules par l’entreprise, la mise en service d’un million de robotaxis, la vente d’un million de robots et la réalisation d’un bénéfice net pouvant atteindre 400 milliards de dollars.
Sources : Reuters, Challenges, Numerama
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