
Les capsules métalliques des bouteilles en verre seraient responsables d’une contamination accrue en microplastiques. Une étude de l’Anses remet en cause certaines idées reçues.

C’est une découverte inattendue, qui bouscule les préjugés sur les contenants alimentaires. Selon une étude récente menée par l’unité SANAQUA de l’Anses à Boulogne-sur-Mer, les boissons conditionnées dans des bouteilles en verre contiennent davantage de microplastiques que celles conservées dans des bouteilles en plastique, des briques ou des canettes.
Cette contamination ne proviendrait pas du verre lui-même, mais des capsules métalliques qui scellent les bouteilles. Plus précisément, elle serait liée à la fine couche de peinture qui recouvre ces capsules. Les chercheurs estiment que les frottements entre les capsules lors du stockage libèrent des particules plastiques invisibles à l’œil nu, qui se retrouvent ensuite dans les boissons.
Jusqu’à 287 particules de plastique par litre

L’étude a porté sur une grande diversité de boissons : sodas, thés glacés, bières, eau et vin. Résultat : les boissons dans des bouteilles en verre capsulées contiennent en moyenne une centaine de particules par litre. Les cas les plus contaminés ont même montrée des pics à 287 particules. En comparaison, les mêmes boissons conditionnées en canettes ou en bouteilles plastique présentent jusqu’à 50 fois moins de microplastiques.
L’eau et le vin font exception. Quel que soit le contenant, les niveaux de microplastiques restent faibles. En moyenne, on trouve 4,5 particules par litre dans les bouteilles en verre. Contre 1,6 particule dans les bouteilles en plastique ou en brique.
Une contamination évitable par un simple nettoyage
Face à ce constat, les scientifiques ont testé une méthode simple pour réduire la contamination : nettoyer les capsules avant fermeture. Résultat : en soufflant simplement de l’air sur les capsules avant leur pose, la quantité de microplastiques chute déjà de près de 60 %. En combinant soufflage et rinçage à l’eau filtrée et à l’alcool, le taux passe à 87 particules par litre.
Ce protocole est facile à mettre en œuvre. Il montre qu’une simple opération d’hygiène industrielle peut fortement limiter la contamination. Les auteurs recommandent aussi d’explorer d’autres pistes. Parmi elles : revoir le stockage des capsules, ou modifier la formulation des peintures. L’objectif est de limiter la libération de particules.
Des microplastiques partout, mais pas toujours pour les mêmes raisons
Cette étude s’inscrit dans un programme plus large porté par l’Anses pour identifier les sources de contamination aux microplastiques dans l’alimentation. Ces particules sont omniprésentes : on en retrouve dans les océans, l’air, les sols, les aliments, l’eau du robinet… et jusqu’aux selles humaines.
Les polymères les plus fréquemment retrouvés sont le polyéthylène, le polypropylène et le polystyrène. À cela s’ajoutent d’éventuels contaminants fixés à leur surface, comme des métaux lourds ou des bactéries, ce qui alimente les inquiétudes sur leurs impacts sanitaires.
Vers une meilleure régulation de l’emballage alimentaire ?
Si les effets précis des microplastiques sur la santé humaine restent encore mal connus, cette étude met en lumière un levier simple d’action pour les industriels. Repenser la conception et le traitement des capsules pourrait réduire considérablement l’exposition des consommateurs.
Elle rappelle aussi que le verre, souvent perçu comme un contenant “propre” ou “durable”, peut avoir des défauts. C’est le cas notamment lorsqu’il est mal conditionné. Une nuance importante. D’autant que de nombreux consommateurs se tournent vers le verre pour éviter le plastique.
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