Derrière des câbles USB identiques en apparence se cachent des performances très différentes. Puissance, Power Delivery, vitesse : voici comment choisir enfin le bon câble pour vos appareils.
Difficile d’imaginer qu’un simple câble USB puisse encore être source de confusion en 2025. Pourtant, c’est l’un des accessoires les plus compliqués à choisir. Les câbles se ressemblent, les promesses marketing se multiplient et les normes évoluent à un rythme qui dépasse celui du grand public. Résultat : un câble acheté au hasard peut brider la charge d’un MacBook, ralentir un transfert ou empêcher un appareil de fonctionner.
Si l’apparence ne change pas, c’est l’intérieur qui fait toute la différence. Et pour comprendre pourquoi certains câbles plafonnent à 60 W tandis que d’autres montent jusqu’à 240 W, il faut d’abord revenir sur le rôle essentiel que joue le câble dans la communication entre le chargeur USB / la batterie externe et l’appareil.
Le câble, maillon indispensable du système de charge
Contrairement à ce que l’on imagine, la charge rapide n’est pas qu’une question de puissance fournie par le chargeur. Trois acteurs interviennent : la source d’alimentation, l’appareil à recharger… et le câble lui-même. C’est lui qui transporte non seulement l’énergie, mais aussi les informations que les deux extrémités échangent pour négocier la tension et l’intensité adéquates.
Cette négociation repose aujourd’hui sur USB Power Delivery (USB-PD), la norme qui a rendu possible la charge rapide moderne. Grâce au PD, chargeur et appareil peuvent ajuster la puissance en temps réel, en passant par le câble, ce qui sécurise l’ensemble du processus. Sans support de Power Delivery, un appareil restera limité à une charge beaucoup plus lente, même avec un chargeur puissant.
Pour que cette communication soit fiable, les câbles USB-C haut de gamme intègrent une puce appelée e-Marker. Invisible pour l’utilisateur, elle informe le chargeur des capacités du câble et permet d’autoriser une intensité supérieure à 3 ampères. Sans elle, impossible de dépasser les 60 W. Avec elle, les 100 W et au-delà deviennent accessibles.

60 W, 100 W, 140 W, 240 W : les différents paliers expliqués

La majorité des câbles d’entrée de gamme sont limités à 60 W, une puissance largement suffisante pour charger un smartphone, une tablette ou une console portable. Mais cette puissance montre vite ses limites lorsqu’il s’agit d’alimenter un ordinateur portable moderne, qui nécessite souvent plus.
Pour dépasser les 60 W, il faut passer à des câbles capables de transporter 5 ampères, obligatoirement équipés d’un e-Marker. Ces modèles, construits selon des standards plus stricts, peuvent atteindre 100 W, un niveau longtemps considéré comme la norme pour les MacBook Air, Chromebooks et de nombreux ultraportables.

L’évolution s’est accélérée avec la sortie des chargeurs USB-PD 3.1. Cette nouvelle version du Power Delivery a introduit des profils allant jusqu’à 48 volts, permettant aux câbles de supporter 140 W, puis 240 W. Ces modèles très haut de gamme sont conçus pour les ordinateurs les plus exigeants, notamment les MacBook Pro 16 pouces ou certains PC orientés production vidéo.
En clair, ces puissances ne sont pas choisies au hasard : elles correspondent directement aux différents profils définis par la norme USB Power Delivery, devenue la référence pour l’ensemble du marché.
Pourquoi deux câbles 100 W peuvent-ils offrir une expérience radicalement différente ?
La puissance n’est pourtant qu’une partie de l’équation. À performances de charge identiques, deux câbles peuvent proposer des vitesses de transfert totalement différentes. L’un peut se limiter à 480 Mb/s, tandis qu’un autre atteindra 10 Gb/s, 20 Gb/s ou même les 40 Gb/s promis par l’USB4 et Thunderbolt.

Cette dissociation entre charge et données perturbe encore beaucoup d’utilisateurs. Un câble peut très bien alimenter un MacBook Pro sans souci tout en étant incapable de transférer à pleine vitesse des rushs vidéo vers un SSD externe. Inversement, un câble ultrarapide en données peut n’être certifié qu’à 60 W en charge.
Il faut donc retenir une chose : un câble USB-C n’est jamais véritablement “universel”. Pour le choisir, il faut d’abord définir l’usage principal : alimenter un ordinateur, charger un smartphone ou relier un SSD externe ?
La longueur, détail souvent ignoré mais pourtant décisif
Un autre facteur, rarement évoqué, influence directement les performances : la longueur du câble. Plus un câble est long, plus la résistance électrique augmente, ce qui entraîne une chute de tension.
C’est la raison pour laquelle les câbles de 5 ampères sont généralement limités à un mètre, parfois un mètre cinquante. Au-delà, l’échauffement devient trop important pour maintenir une charge stable. Et c’est encore plus vrai pour les câbles haut débit comme le Thunderbolt : la plupart ne dépassent pas 80 centimètres lorsqu’ils doivent atteindre leurs 40 Gb/s annoncés.
Le cas particulier d’Apple : Lightning et ses limites
L’arrivée de l’USB-C sur les iPhone a simplifié beaucoup de choses, mais pas tout. Les câbles Lightning, encore utilisés sur plusieurs générations d’iPhone et d’accessoires Apple, restent limités par leur conception. Leur puce interne ne permet pas de dépasser 3 ampères, ce qui limite mécaniquement la puissance de charge.
Même avec un chargeur très puissant, un iPhone doté d’un port Lightning ne dépassera jamais les 27 W, tandis que les iPad utilisant encore ce connecteur plafonnent à 33 W. Avec l’USB-C, ces restrictions disparaissent enfin, à condition d’utiliser un câble compatible Power Delivery.
Comprendre ses besoins pour choisir le bon câble
L’idée qu’un câble USB-C puisse tout faire est séduisante, mais elle ne correspond pas à la réalité technique. Un câble 60 W, souple et léger, sera parfait pour un smartphone mais insuffisant pour un ordinateur portable. À l’inverse, un câble 240 W représente une solution robuste, mais souvent inutile pour un appareil qui ne dépassera jamais les 30 ou 40 W.
En pratique, le bon choix dépend uniquement de votre usage. La plupart des utilisateurs se satisferont d’un bon câble 60 W. Les propriétaires d’ordinateurs portables auront intérêt à opter pour des câbles 100 W ou 140 W. Quant aux professionnels exigeants, notamment dans le domaine de la vidéo, les câbles 240 W deviennent aujourd’hui la nouvelle norme à privilégier.
Quoi qu’il en soit, un repère reste simple : si votre appareil et votre chargeur sont compatibles USB Power Delivery, la charge sera rapide et fiable… à condition d’utiliser un câble adapté et réellement certifié pour la puissance visée.
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