Les arnaques en ligne ont pris une telle ampleur que désormais, des millions de consommateurs français redoutent les achats en ligne. Une étude réalisée par Opinium pour Visa nous apprend que 14,4 millions de Français réduisent leurs achats en ligne par crainte des arnaques.
L’explosion des fraudes à cause de l’IA fait peser un climat de défiance contre les plateformes d’e-commerce. Le coût de la cybercriminalité pèse lourdement sur l’économie hexagonale. Les pertes sont de 486 millions d’euros par an pour la France, avec un préjudice moyen de 147 euros par victime.
Mais il n’y a pas que les consommateurs qui sont lésés puisque les plateformes d’e-commerce voient leur réputation entachée par la méfiance des consommateurs. Beaucoup de Français se rabattent désormais sur les boutiques physiques.
Les Français se méfient désormais des sites d’e-commerce
Comme nous l’apprend France Info, les témoignages des victimes montrent cette crainte. Une mère de famille qui a l’habitude de commander au moins trois fois par mois sur Internet pour ses enfants a vécu une mésaventure qui l’a marquée.
« J’ai commandé des baskets, j’ai attendu plus de deux mois », raconte-t-elle. Sauf que ces chaussures ne sont jamais arrivées et, depuis, la confiance a disparu. « Là, j’ai peur de commander quelque chose. Vraiment, j’ai peur de commander sur Internet. C’est plutôt que j’irai au magasin pour acheter quelque chose », témoigne-t-elle. Et cette méfiance se propage par le bouche à oreille.
« J’ai un ami qui a acheté un téléphone sur une grosse enseigne et il s’est fait avoir. Donc il n’a pas reçu le téléphone, mais il s’est fait débiter. C’est malheureux, je trouve, la confiance, elle est perdue, donc je pense qu’il ne va plus commander sur Internet », évoque un autre consommateur interrogé. Une sorte d’effet domino puisque chaque victime est l’ambassadeur malgré lui de cette prudence, voire de cette abstention.
Et le Black Friday n’arrange pas les choses. Pendant cette période de frénésie d’achat, les entreprises de sécurité ont bloqué 30 000 attaques par seconde pour protéger les consommateurs. Les cyberattaques par IA ont bondi de 72 % en un an, selon plusieurs analyses. Les fraudeurs utilisent l’effervescence de toutes ces promotions pour glisser leurs pièges parmi ces offres légitimes.
Des attaques sournoises et de plus en plus répandues
Le plus répandu des stratagèmes, c’est le fameux faux SMS qui annonce une livraison de colis. Le destinataire reçoit un lien pour reprogrammer sa livraison, mais se retrouve sur un site frauduleux qui aspire ses données bancaires. Une technique appelée phishing qui reproduit à l’identique une plateforme légitime.
Les cartes de fidélité piratées sont aussi une menace en pleine expansion. Les escrocs s’emparent des points des consommateurs ou utilisent ces comptes pour accéder à des données personnelles.
Les sites miroirs sont la forme la plus pernicieuse de ces attaques avec des répliques presque parfaites de grandes enseignes. Logos, chartes graphiques, mise en page, tout y est. La victime passe commande en toute confiance, entre ses données de paiement et ne réalise que plus tard qu’elle a donné son argent et ses données à des malfaiteurs. La DGCCRF a recensé plus de 47 000 signalements d’arnaques e-commerce l’an dernier, soit une hausse de 23 % par rapport à 2023.
L’IA aide aussi beaucoup les escrocs. Eliott Jabès, chef d’entreprise spécialisé dans le domaine, démontre qu’il est très facile d’utiliser cette technologie. Il ne lui a fallu que quelques secondes pour créer un faux site de e-commerce devant les caméras de France 2.
« Les fraudeurs peuvent profiter de l’intelligence artificielle pour créer très rapidement des sites internet, les publier et les dépublier aussi vite. Il y a une rotation très, très forte des sites frauduleux en ligne, donc il faut faire extrêmement attention », analyse-t-il. Alors forcément, les arnaques sont de plus en plus massives.
Bref, vous l’aurez compris, les risques ne se trouvent pas que dans vos appareils connectés, mais aussi dans les petites habitudes en ligne que sont les achats. Les 18-34 ans sont les plus exposés aux faux sites, deepfakes et faux influenceurs.
Une étude de McAfee publiée à la fin du mois de novembre 2025 nous apprend que 47 % de la génération Z et 38 % des millenials ont déjà interagi avec un message frauduleux. Leur hyperconnexion les expose bien plus aux sollicitations malveillantes qui pullulent sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie.
Comment se protéger contre les arnaques en ligne ?
Face à cette déferlante, les experts ont des recommandations pour limiter les risques. Le spécialiste en cybersécurité Gérôme Billois préconise de croiser les sources avant tout achat. « Si on repère un produit, évidemment, il ne va pas être en vente que sur un site qu’on aurait trouvé sur un post de réseau social, on va en entendre parler ailleurs. Donc c’est important de rechercher sur internet, de croiser différentes pages, de regarder sur les forums si d’autres n’ont pas été victimes d’arnaques », explique-t-il à France Info.
D’autres précautions s’imposent comme utiliser un mot de passe unique et renforcé. Mais surtout, ne prenez jamais le même identifiant d’un site à l’autre. Si l’un d’eux est frauduleux ou se fait pirater, les identifiants compromis sont utilisés par les pirates sur d’autres sites.
Il y a aussi les cartes bancaires virtuelles que vous pouvez générer depuis votre application bancaire. Elles sont très utiles puisqu’elles expirent automatiquement après usage et un montant que vous aurez fixé au préalable. Évitez aussi d’enregistrer vos données bancaires sur des sites marchands.
La méfiance qui s’installe risque de peser très fort sur l’économie numérique. Quand les consommateurs renoncent aux achats en ligne par peur, c’est tout le secteur qui en pâtit. Les plateformes de e-commerce légitimes subissent donc les conséquences des agissements criminels.
Source : France Info
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